/image%2F0814297%2F20181114%2Fob_b9cb29_diego-rivera-jpgrrrrrrrrrrr.jpg)
Je vous propose une scène de rue assez insolite qui témoigne bien des contrastes mexicains. Elle se situe dans un quartier populaire de Cuernavaca où je vais assez souvent à vélo, et je l'ai observée plusieurs fois. L'avant-dernière fois, seul le passage inopiné des éboueurs m'avait empêché d'effectuer la prise de vue.
La première image ci-dessus, effectuée matutinalement, va d'abord montrer combien les Mexicains, partout dans les rues, dans les lieux publics, multiplient les petits oratoires, les chapelles, les images pieuses. Ces effigies du Christ ou de la Vierge, souvent de N.D. la Guadalupe, sont particulièrement pimpantes, bien entretenues et fleuries régulièrement ainsi qu'en témoigne la première photo de Marie et de son fils crucifié.
La seconde image montre que malgré le caractère sacré des effigies, un coin de rue reste un coin de rue, et qu'il est bien commode d'y adosser des sacs-poubelle à un pylone, lesquels réceptacles d'ordures ménagères vont vite être éventrés par les chiens en vadrouille fort nombreux dans les faubourgs qui prennent ainsi leur « desayuno » (petit-déjeuner) sur le trottoir. La scène se reproduit plusieurs fois par semaine, et les riverains, qu'on peut voir tous les jours balayer avec soin les feuilles mortes devant leur maison, ce qui prouve leur propreté, vont continuer à la fois à accumuler les immondices au pied des images saintes, et à garnir de fleurs fraîches les deux vases accrochés aux poteaux.
En fait les objets de dévotion sont associés à la vie, aussi prosaïque soit-elle.
Paradoxe mexicain dont la conclusion sera plutôt réconfortante : j'ai remarqué que les éboueurs font très attention, en ce lieu, à accomplir méticuleusement leur tâche...et à faire place nette.
Grâce, c'est bien le minimum, leur soit rendue !
