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Je viens de terminer la lecture d'un beau livre dont je souhaite parler ici tant il m'a impressionné. Si la littérature et l'écriture font parties intégrantes de mon quotidien, la critique littéraire ne se trouve qu'exceptionnellement dans ce blog davantage consacré aux choses vues et vécues. Cependant l'ouvrage de l'Autunois Bernard Morot-Gaudry, LA TENTATION D’ÈVE,  mérite totalement sa place ici car ce roman historique est avant tout un monument, situant au coeur du 12e siècle le sculpteur Gislebertus, personnage fantastique et génial exerçant dans la cité médiévale d'Autun que l'auteur fort bien documenté fait revivre de façon saisissante, à travers ses pierres et ses habitants, en une époque intermédiaire entre la romaine et la contemporaine.

Gislebertus, c'est le créateur inspiré de la Tentation d’Ève à admirer au musée Rolin, et du fameux tympan du Jugement Dernier de la cathédrale. Bernard Morot-Gaudry campe parfaitement l'artiste et son équipe dans ce monde de bâtisseurs  dominé par l'immense influence des prélats d'une Eglise toute puissante. Dans toute ses structures. (voir mes articles consacrés aux monastères)

S'il est passionnant de suivre étape après étape l'élaboration des sculptures décrite  par un écrivain que sa qualité de sculpteur rend particulièrement pertinent, si le lecteur mesure tous les périls et les difficultés de cette démarche, tant au plan technique qu'au plan humain, le roman ne se contente pas d'évoquer le prodigieux chantier dont l'admirable résultat est parvenu jusqu'à nous. Et pourtant rien que cela passionnerait déjà.

Car nous avons bien, avec cette peinture médiévale de la Bourgogne que représente "La Tentation d’Ève", nous avons bien affaire à une oeuvre romanesque authentique empruntant à deux genres différents. D'une part le roman noir ou policier dont la conclusion sera atrocement d'époque, je n'en dirai pas plus, pour ne rien déflorer. D'autre part le roman d'amour, avec plusieurs intrigues qui s’entremêlent, et qui permettent à l'auteur de mettre en évidence une jolie plume sensuelle voire suggestive. Bien des lecteurs s'identifieront avec une quasi-volupté  aux personnages, d'autant plus qu'à chaque page, l'atmosphère de l'époque est si parfaitement rendue qu'on a l'impression que le chroniqueur en est contemporain tant la description est précise.

J'ai trouvé l'épilogue, dont je ne puis rien dire évidemment, particulièrement savoureux...

Ce livre est donc, sous cet aspect, un véritablement monument, fait de pierre, mais aussi de chair et de sang. C'est un morceau de l'Autun du Moyen-Age qui nous  est magiquement restitué. On en perçoit sous le pied chaque pavé glissant...Ce livre des Editions du Sculpteur a reçu le prix littéraire du Morvan 2012 et pour se le procurer c'est tout simple, il suffit d'aller sur ce site : http://www.morot-gaudry.com/tentation-d-eve ou d'écrire à cette adresse : editions.sculpteur@orange.fr 

Ah ! J'oubliais, et ce sera ma conclusion, de vous parler du style. Eh bien! Je puis souligner que ce gros livre de 368 pages est d'une écriture agréable, très alerte, très riche, apportant beaucoup de connaissances sans être pédant, et recréant l'ambiance d'époque dans une langue très moderne, ce que j'ai apprécié, car oui, à l'époque médiévale, il y avait déjà des meufs  et on commettait déjà des conneries, dixit Gislebertus ! 

Donc un livre et un auteur à découvrir. Que, pour mémoire, nous avons rencontré à la Fête du Livre à Anost

Le Moyen-Age autunois revit à travers la Tentation d'Eve : je succombe !
Le Moyen-Age autunois revit à travers la Tentation d'Eve : je succombe !
Le Moyen-Age autunois revit à travers la Tentation d'Eve : je succombe !
Le Moyen-Age autunois revit à travers la Tentation d'Eve : je succombe !
Le Moyen-Age autunois revit à travers la Tentation d'Eve : je succombe !
Tag(s) : #Livres, #Patrimoine
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