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A la suite de l'article sur André Bay je signale cet article à mes nouveaux abonnés espérant que les anciens le reliront avec plaisir...
Chemin faisant ce petit matin humide j'ai rencontré un noble de Bourgogne, un vrai, à particule, aussi prestigieux que ses grands vins, qui roulait carrosse, mais d'un train de sénateur. Dignité oblige, son itinéraire se marquait d'une trace argentée et à sa proue, deux fouets mobiles, tels des sceptres, projetaient son regard dans l'espace.
A cette description vous aurez, j'imagine, reconnu messire l'escargot de Bourgogne dont l'autonomie me laisse songeur. Ne craignant pas l'intempérie car toujours en son château, le beau mollusque se protège de la sécheresse à l'aide d'un épiphragme, ce qui n'est pas donné aux quidams, ou d'un opercule ne laissant rien deviner de sa forte personnalité.
Son hermaphrodisme qui le situe à la pointe de la sexualité moderne ne l'empêche pas de s'adonner à l'amour courtois des chevaliers puisqu'il s'engage dans une cour ardente, pendant plusieurs heures, avant de pratiquer l'insémination réciproque ; voilà de quoi nous donner des complexes d'infériorité.
Et que l'on ne doute pas de l'intelligence de l'escargot puisque ses neurones géants autorisent l'implantation d'électrodes ce qui permet aux chercheurs neurologues de progresser dans la compréhension du système nerveux humain.
C'est pourquoi je ne ramasse plus (que leur dieu cornu me pardonne mes erreurs passées) ces helix pomatia comme auraient dit les Romains édifiant Autun il y a deux mille ans. Ils valent bien mieux, vivants, que le beurre à l'ail et au persil auquel on les destine, ne serait-ce que pour la leçon de philosophie que nous offrent ces champions d'une lenteur qui représente sans doute le début de la sagesse !
Du reste, l'authentique escargot bourguignon fait l'objet de sages mesures de protection et j'éprouve davantage de satisfaction à lui laisser la priorité dans les allées du Bois du Roi en Morvan qu'à lui payer la gabelle en le faisant dégorger dans du gros sel.
En observant bien l'image, on distingue les gouttes d'eau qui font le bonheur du mollusque lors de ses sorties
