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A partir du village "magique" de Tepoztlan, non loin de Cuernavaca, il est difficile de se lasser de la montée pédestre à la pyramide du Tepozteco sur un sentier escarpé dans la forêt : un bel effort sur 350 mètres de dénivelée mais au sommet, la récompense : un panorama superbe sur la vallée entre deux chaînes de montagnes volcaniques, et l'ancien temple voué au dieu Tepoztécatl que la population vient toujours honorer en dressant sur les pierres antiques un autel destiné à le nourrir.
Ainsi, lors de notre dernière escapade, était préparé un copieux repas composé de tamales, de mole verde, de fruits divers, le tout agrémenté de bougies allumées et de fleurs. Une Mexicaine, peut-être celle qui avait dressé l'autel, nous a donné de premières explications sur l'histoire de ce dieu très vénéré dans la région, indications complétées par quelques recherches sur internet d'où l'évocation d'une étonnante légende. Tepoztécatl serait né d'une princesse qui se baignant dans la rivière aurait été engrossée par un dieu, par un oiseau, ou même par le vent... Mystère des engendrements mythiques... Les parents de la princesse l'obligèrent à abandonner le bébé qui fut placé dans une fourmilière pour y être dévoré, mais les fourmis, telle la louve romaine, nourrirent l'enfant avec des gouttes de miel. Tepoztécalt fut ensuite abreuvé à l'hydromel ce qui peut expliquer qu'il devint le dieu du pulque (boisson fermentée à base d'agave à goûter dans la région) et de l'ivresse, à l'instar du biblique Noé...
Je ne sais, finalement, si c'est le dieu Tepoztécatl ou quelque seigneur du même nom qui fut converti au christianisme en 1538 par saint Dominique de l'Annonciation, d'où la fête de Tepoztlan les 7 et 8 septembre, mais toujours est-il qu'au Mexique, la religion chrétienne et les cultes pré-hispaniques sont solidement imbriqués dans la mémoire collective des populations.
Pour nous ravir, car ces évocations sont toujours l'occasion de contacts fort sympathiques avec les gens du pays ! Et s'il est difficile, dans les légendes qu'on peut entendre ou lire, de démêler le vrai du faux, elles font toujours rêver !
Alors si quelque dieu aztèque lit cette rubrique, qu'il soit assez aimable pour rectifier la vérité dans les commentaires ! En n'oubliant pas de me fournir son e-mail.
Photos : D. Arnaud