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"Happy Birthday to You" ou plutôt "Las Mañanitas" aux nids de poule

Qui circule au Mexique à vélo ou en voiture (j'utilise les deux moyens de locomotion) connaît bien le problème récurrent des chaussées en mauvais état. Aux cassis et autres nids de poule comblés bien tardivement succèdent les dos-d'âne ou “topes”, ralentisseurs créés volontairement pour limiter la vitesse des automobiles. C'est sûr qu'il faut rouler doucement si on ne veut pas tout casser, et c'est pourquoi les Mexicains apprécient particulièrement les 4x4.

Le Grand Journal du Mexique rapporte avec un certain humour que des habitants de l'état de Mexico ont manifesté leur agacement en apportant, sur la voie publique, un gâteau d'anniversaire à un profond vieux nid de poule jamais réparé ; ils ont même entonné devant lui une chanson traditionnelle, Las Mañanitas, ce qui a provoqué le déplacement de la police, puis leur convocation devant un juge. Aucune condamnation n'a été prononcée contre les contestataires, et c'est heureux, car en cas d'accident provoqué par ces trous béants, ce sont les responsables de la voirie qui selon moi devraient rendre des comptes au tribunal.

Bien que le Mexique dispose d'un assez bon réseau routier, bien que les pouvoirs publics se fassent un point d'honneur à doter le maximum d'agglomérations de chaussées correctement revêtues, notamment à l'approche des écoles, nombre de voies sont en mauvais état, et ressemblent à du gruyère, ce qui semble-t-il est favorisé par les fuites d'eau qui sapent les revêtements.

Boucher les trous : économique donc pas assez juteux ?

Alors pourquoi les municipalités tardent-elles à boucher les trous ? Une explication m'avait été donnée par un Mexicain, il y a un certain temps, et je la diffuse sous toutes réserves : dans certains cas, il serait moins “juteux”, pour les édiles plus ou moins intéressés aux travaux, de lancer de menues opérations de réparation, que de lancer de grands programmes de réfection des chaussées.

Alors, on préfère attendre attendre un peu dans un souci de rentabilité... Mais ce n'est peut-être qu'une rumeur... Rumeur qui ne s'appliquerait pas à Cuernavaca où maints trous de la chaussée viennent d'être rebouché efficacement avec des pelletées d'enrobé.

Je ne veux pas être mauvaise langue, mais je compare cette situation d'outre-Atlantique à celle de certaines routes bourguignonnes où pour réparer vaguement, on se contente de gravillonner à tour de bras. J'ai même observé, en Morvan, sur certaines petites voies, qu'on avait préféré signaler à la peinture les nids de poule plutôt que d'y jeter une pelletée d'enrobé au bitume. Et ça les amis, les braves Mexicains n'osent même pas le faire, sauf dans le cadre d'un mouvement de contestation : en effet dans l'état de Jalisco les citoyens encerclent de peinture blanche les trous les plus béants, pour les signaler et aux passants et aux autorités !

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