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Le retour cycliste à Tlatempa n'attend pas !

UNE BALADE A LA CAMPAGNE LE JOUR DE LA TOUSSAINT

Quand je reviens à Cuernavaca, après des mois d'absence, je sacrifie maintenant à deux rites immuables : d'abord descendre, du coteau où nous résidons, vers le centre-ville, ce qui fut accompli très rapidement, à pied et à vélo. Et ensuite, après une certaine accoutumance à l'altitude (1800 mètres) emprunter la route peu fréquentée de Chalma pour atteindre, au moins, le village de Tlatempa.

Pour le cycliste plus que sexagénaire c'est une rude course. Elle commence par une grimpette à travers les derniers faubourgs résidentiels de Cuernavaca, faubourgs fleuris et grimpette comprenant un gros passage à plus de 15% succédant à une rampe à 12%. Ensuite la côte se calme un peu, mais il reste de jolis raidillons, hors agglomération, dans la traversée de la forêt, par la voie goudronnée fort tranquille, aux nombreux virages, dont deux méchantes épingles à cheveux, qui serpente parmi les pins.

Que me semble loin la mégapole de Mexico ! Là, ça sent bon la résine, la verdure et l'humus par temps humide ou aux abords des sources. La nature paraît vierge, mais en fait les arbres dissimulent parfois des champs de tomates cachés non loin de la route au bout d'un chemin de terre. Parti d'à peine 1800 mètres d'altitude, j'arrive en une petite heure à 2300 mètres, le souffle un peu court mais alimenté par l'air pur de la montagne qui devant moi, culmine à plus de 3000 voire 3500 mètres. Magnifique paysage quand on commence à descendre vers plusieurs villages, dont Tlatempa qui offrent le physionomie d'un Mexique entièrement différent. Ici plus de fils de fer barbelés et de hauts murs ceignant de riches maisons des citadins craintifs. L'habitat, beaucoup plus modeste, est entouré de jardins fleuris, de basses-cours, de champs de maïs ou de pâturages pour quelques bovins. Chiens et poulets courent dans la rue, où s'amusent les enfants qu'on n'imaginerait pas, en ville sur la voie publique.

A chaque fois que j'arrive à Tlatempa ou dans les villages voisins, j'y observe un commerçant ambulant dont les ménagères assaillent le modeste étal. Je rentre dans une minuscule boutique pour acheter des biscuits et du soda, occasion d'échanger quelques mots, en espagnol mexicano, avec l'aimable tenancier qui manifestement n'a pas l'habitude de servir un cycliste européen casqué de surcroît, tel un coureur. Mais le contact est toujours sympathique, et les gens sont toujours prêts à fournir quelques renseignements. Sur le chemin du retour, je fais halte à l'étal d'une horticultrice fort aimable à laquelle s'achète des roses ou des œillets, bouquets tout frais, pour 10 ou 20 pesos, 20 pesos valant un peu plus d'un euro. Je glisse les tiges mouillées dans mon sac à dos dont émergent les corolles colorées ce qui doit me donner une allure empanachée.

Le soleil commence à chauffer, c'est l'heure de revenir vers la ville, et avant d'attaquer la vertigineuse descente, il faut remonter les deux jolies petites côtes dévalées tout à l'heure. Un jeu d'enfant par rapport à l'aller, bien que les jambes se fassent un peu plus lourdes.

Entraînement aidant, j'irai la prochaine fois un peu plus loin, toujours à la recherche des lieux les plus authentiques que l'on puisse trouver dans la région de Cuernavaca.

Une question que le lecteur me posera peut-être : mais est-ce prudent de partir ainsi, seul, à travers la campagne mexicaine qui connaît parfois des problème d'insécurité ?

Je répondrai que le risque d'agression ne doit pas y être plus élevé qu'ailleurs, à condition de ne pas prendre tous les jours le même itinéraire, pour ne pas inciter à l'embuscade. Par contre, il faut être prudent à la descente, très rapide, alors que la chaussée longe de véritables précipices. Je roule tranquillement, les mains sur les freins (bien entretenus) et jusqu'à présent, tout s'est toujours bien passé. Alors pas question de renoncer à ces petits plaisirs sportifs dans un milieu naturel incomparable où je me sens si bien !

Ma dernière balade à Tlatempa, je l'avais accomplie le jour de la Toussaint.

Outre l'étal de fleurs de l'horticultrice, il y avait, dans le village,

plusieurs habitants qui proposaient des pots d'œillets d'Inde

et autres compositions florales, en prévision de la fête des morts,

le lendemain. J'avais eu une tendre pensée pour mon frère Stéphane,

que je savais condamné par la faculté, et qui finalement

s'éteignit quelques jours plus tard. On a beau se persuader

que la vie continue, il y a vraiment des moments

trop durs à vivre...

A Stéphane : relire l'article précédent sur ce blog

Site ami à visiter : http://evedelaudec.fr/

La montagne proche de Tlatempa, vers Ahuatenco

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De superbes paysages favorisés par un relief parfois vertigineux

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