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En tant qu'ancien de la région du Nord-Pas-de-Calais, pétri donc de la culture de la France septentrionale, je sais bien quel attachement les villes et leurs habitants éprouvent pour leurs géants, symboles de l'identité des cités.
De Douai à Boulogne-sur-Mer, les patrimoniaux Géants du Nord dit parfois "reuzes" sont animés par des porteurs dissimulés sous les amples vêtements, porteurs grâce auxquels les colosses défilent, dansent, saluent le public à l'occasion des carnavals, fêtes et autres braderies...
Aussi je n'ai pu qu'être ravi en voyant que le village « magique » de Tepoztlan faisait prendre l'air à son géant, à l'occasion du carnaval, le Mardi Gras : un hercule qui ici, bien sûr, ne pouvait que représenter un chinelo de taille exceptionnelle, le chinelo étant en l'état de Morelos le personnage typique du carnaval (article précédent) ce depuis 150 ans. S'il dépasse de beaucoup la taille humaine, il atteint presque celle du palais municipal !
Un géant au Mexique, pourquoi pas ? En effet, la tradition des géants, venue de Méditerranée et surtout d'Espagne et du Portugal, est montée dans le nord à l'époque des Pays-Bas Espagnols qui plus tard devinrent le Nord-Pas-de-Calais, la Belgique, et la Hollande.
Il est donc tout naturel que la coutume ibérique ait également traversé l'Atlantique jusqu'au cœur du Mexique.
Vous remarquerez que le chinelo de Tepoztlan n'a rien a envier au Gayant de Douai, à Batisse et Zabelle de Boulogne... et à tous ces géants hauts en couleurs qui sont des dizaines et des dizaines à donner du relief au plat pays dominé par un mont Cassel qui n'égale pas le Popocatepetl
Brigitte, comme le passant près du géant,
fournissent éloquemment l'échelle !
