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Tant ses maisons basses sont dotées de jardins que la commune de Faches-Thumesnil apparaît, vue du ciel (ou de Google Earth sur le net) comme un espace vert émaillé de maisons aux toits rouges des tuiles nordistes : une véritable harmonie donc que ne démentent pas nos hôtes aimables et accueillants, Jeannine et Jean-Claude, qui mettent en évidence le silence régnant ici : "On n'y entend que le chant des oiseaux qui nous rendent visite".
Ces convives ailés donnent chaque matin un concert en remerciement des boules de graisse, farcies de graines, qui les attirent dans le clos fleuri, riche de fruits rouges en été, car la nature se réfugie maintenant en ville quand les domaines agricoles sont si perturbés par les épandages de pesticides...
C'est la même impression que j'ai ressentie en me baladant à vélo, au petit matin, à Faches-Thumesnil : Ville de plus de 17 000 habitants de la campagne lilloise, elle est toujours constituée de deux villages, encore que l'espace rural les séparant devienne peau de chagrin. L'agglomération jouxte pourtant les champs cultivés, même si le nom de Faches évoque étymologiquement une terre inculte alors que Thumesnil fait référence à une maison rurale...
Riche de nombreuses entreprises, Faches-Thumesnil fut le siège de la fameuse biscuiterie Geslot-Voreux produisant le sablé des Flandres. La ville compte parmi ses célébrités Claude Laydu, producteur de Bonne Nuit les Petits...
Je ne prétendrai pas que cette cité est à proprement parler touristique. Elle mérite cependant le détour pour son église Sainte-Marguerite-d'Antioche dont les éléments les plus anciens, des colonnes de grès, datent du XIIIe. Ce sanctuaire est situé sur une place joliment aménagée, au cœur du hameau de Faches, tandis que l'église du Sacré-Coeur, de type très nordiste, érigée au XIXe siècle, domine de son original clocher le quartier animé proche de Lille et de Ronchin qui possède aussi un jardin public ombragé, le parc Tudor. On trouve en ce lieu davantage l' atmosphère d'un bourg que celle d'une ville périphérique de la métropole lilloise
Dans nombre de constructions (dont l'église médiévale) se retrouve un matériau local, la craie, extraite des catiches, carrières souterraines qui se trouvent tant dans le sous-sol de Faches-Thumesnil que dans celui de la commune voisine portant le nom de Lezennes. Associée à la brique, la craie donne le fameux appareillage architectural appelé "rouges barres" que l'on remarque, ici et là, dans les maisons les plus anciennes. J'en aime le décor si graphique.
Les fameuses rouges barres, appareillage de craie et de briques
Tel le cœur d'un bourg
Sainte-Marguerite en son jardin
Le Sacré-Coeur, architecture nordique due au constructeur de Notre-Dame de la Treille à Lille