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Se faire appeler « joven » par un Mexicain le jour de ses 69 ans :

Cela valait le coup de gagner Ahuatenco à « bici »
Outre les moments de félicité que me procurent le gâteau, les bougies, les paquets, les vœux, les manifestations d'affection et de tendresse, dont je serais triste d'être privé, j'ai comme une tradition personnelle rattachée à mon anniversaire : celle de faire, physiquement, quelque chose d'un peu plus soutenu qu'à l'ordinaire et qui me démontre que je suis encore capable de malgré l'irréparable outrage des ans.

Donc hier matin, pour mes 69 ans, j'ai enfourché mon vélo pour accomplir une jolie course vers un village mexicain que j'aime beaucoup, car non loin de Cuernavaca, c'est à fois la montagne et la vie rurale qui s'y expriment. Pour gagner Ahuatenco, il n'y a qu'une petite quinzaine de kilomètres à parcourir – à l'aller – mais ça monte tout le temps : 500 mètres de dénivelée positive à l'aller, jusqu'au « col de Tlatempa » puis après la longue descente vers la bourgade, 400 mètres de dénivelée positive au retour, soit un total de 900 mètres, ce qui équivaut à un bon col français, avec maints passages à plus de 10 % et un raidillon à plus de 15 %.

Mais se faire les muscles dans les grimpettes n'est pas l'essentiel. Ce qui compte, c'est la superbe traversée de la forêt, puis les paysages de montagne, roches escarpées et pentes brûlées, contrastant avec les riches cultures. Dans les arbres les avocats n'étaient pas tous mûrs mais les oranges prenaient, à 1950 mètres d'altitude, de belles couleurs. Quant aux tomates allongées, on en remplissait des camions. Il y avait pas mal de gens vacant à leurs occupations dans la rue principale, et beaucoup de chiens en liberté, pour la plupart fort calmes, certains se montrant quand même hargneux. La petite église était toujours aussi pimpante et les femmes affluaient au moulin à maïs leur fournissant la pâte à tortillas à partir des grains ayant gonflé toute la nuit dans l'eau, provenant de leur propre récolte, et qu'elles apportaient dans un seau.

J'ai pris beaucoup de plaisir à observer tout cela mais mon bonheur fut total quand, après avoir lancé un bonjour à un petit groupe de personnes, je me suis entendu répondre « Buenos dias, JOVEN » ce dernier mot signifiant « jeune » étant une appellation familière et amicale, quel que soit l'âge de la personne concernée. Mais quand même, se faire traiter de « jeune » à vélo le jour de son entrée dans sa 70e année, voilà qui crée de savoureuses illusions que je partage donc ici sans complexes.

Deux petits plaisirs supplémentaires : rapporter à la maison des avocats et des fleurs du cru, ne serait-ce pour le plaisir de bavarder avec les dames qui tiennent leurs petits étals au bord de la route, et qui proposent leur production pour quelques pesitos...

Encore un mot sur Ahuatenco : les premières lettres de son nom sont les mêmes que celle d'ahuacatl, et ahuacatl c'est le mot nahuatl – langue indigène - ayant donné son nom à l'avocat dit aguacate. Et je n'ose pas le dire, ahuacatl signifie testicule, d'où le nom du fruit qui en a un peu la forme...

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ET POUR CONCLURE : L'IMAGE DU JOUR :

C'était l'an dernier : Se faire appeler « joven » par un Mexicain le jour de ses 69 ans :  Cela valait le coup de gagner Ahuatenco à « bici »
Tag(s) : #Randonnée, #Mexique
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