ELECTION EUROPEENNE : ON VOTE POUR LES NOUVEAUX PRIVILÈGES

Les élections européennes auront lieu dans moins d'un mois, le 25 mai, et il sera essentiel d'y exercer son droit de vote. Même si élire les députés européens aboutit à faire désigner par le petit peuple des électeurs... un certain nombre de privilégiés (751 en tout, dont 74 pour la France).

L' Assemblée constituante avait bien proclamé, en 1789, l'abolition des privilèges - féodaux - que la République n'a de cesse de rétablir si j'en juge aux conditions matérielles « privilégiées » de ceux qui nous représentent et nous dirigent.

Pourquoi en parler aujourd'hui ? Parce que je viens de tomber sur les montants des salaires et indemnités que touchent les députés européens, émoluments à situer dans le cadre d'une crise provoquant la baisse du pouvoir d'achat des plus modestes ; à situer aussi dans le contexte des exigences d'une Europe nous poussant à une rigueur de plus en plus mal supportée par les peuples.

Peuples confrontés au chômage (alors que les multinationales fleurissent), à la baisse de leur pouvoir d'achat, à la peau de chagrin des prestations sociales, voire à des projets de diminution du salaire minimum...

Les salaires des députés européens

Ils sont du même ordre de grandeur que ceux des députés français, mais j'imagine que les parlementaires de l'Europe n'ont pas à accomplir tout à fait le même travail de proximité que les nationaux dans leur circonscription.

Pour une présence moyenne aux sessions, chaque mois, de 5 à 6 jours, les députés européens gagnent donc :

7956 euros bruts par mois, soit 6200 euros net + 4299 euros d'indemnité de frais généraux + 304 euros par jour lors des cessions auquel s'ajoute le remboursement des titres de transport. Sur la base de 5 jours de présence par mois, on arrive donc à une somme de plus de 12 000 euros nets mensuels, soit plus de 10 fois le SMIC net en France pour grosso modo une semaine de présence à laquelle s'ajoutent, quand même, les réunions des commissions et groupes politiques.

Les députés n'assistant pas à la moitié des séances plénières voient leur indemnité de frais généraux divisée par deux - c'est la moindre des choses - ce qui leur laisse encore un revenu confortable.

Pour illustrer cette enviable situation, voici le tableau des sessions à Strasbourg (du site http://www.strasbourg-europe.eu/).

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Comments

[Stef]

Une personne qui se lance dans la politique abandonne (en général) sa profession, et ne la retrouve pas une fois battu aux élections. La moindre des choses pour que le "petit peuple" soit représenté par un des siens est que ses rémunérations perdues soient compensées, et qu'un logement décent lui soit procuré sur le lieu de représentation. Sinon seuls les riches seront présents dans les assemblées et cela me semble bien contraire au principe de démocratie.

[DA]

Certes, mais il est des abus à fustiger !

[Pascal]

C'est en effet une rente de situation dont certains députés européens ont tellement abusé que le règlement intérieur prévoit des retenues partielles d'émoluments pour les parlementaires qui manquent d'assiduité.
Mais il reste toujours une coquette somme que, par exemple, la fille LePen, aussi croqueuse que son père, empoche sans sourciller malgré son rejet idéologique de l'Union.
Les parlementaires en général sont près de l'assiette au beurre, y compris pour la retraite: il leur suffit de vingt ans de cotisations pour toucher une pension complète : 70% de l'indemnité principale, pourcentage très supérieur à celui des cadres de même niveau salarial.

[DA]

Merci pour ces précisions utiles qui démontreraient, si besoin était, que l'action politique n'est pas forcément désintéressée. Mais à force d'être dans un fromage, tous ces élus du peuple finiront par avoir du cholestérol, comme les institutions qui en ont déjà beaucoup trop...ça leur bouche les artères...
PS : il est bon que les commentaires, comme le tien, apportent un complément d'information.