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Un beau terril conique, tel un volcan au bord de l'autoroute, et puis, tout de suite après, sur l'ancien carreau d' une mine de charbon, un mot désormais pyramidal, contraste entre deux époques, le LOUVRE. Le Louvre qui vient nous éclairer, qui joue le rôle d' un phare, qui fait briller Lens et sa région, qui est devenu un pôle d'attraction pour tout le Nord et le Pas-de-Calais, à la porte de la métropole lilloise.
Ce nouveau musée d'à peine trois ans nous a frappés, non seulement par sa beauté épurée, mais aussi par l'intelligence de sa conception.
Pas d'accumulation encyclopédique d’œuvres d'art dont regorge le palais parisien, qui est un des plus grands musées du monde, pas d'amoncellement poussiéreux, mais une démarche didactique et lumineuse amenant aussi à la réflexion, et qui nous fait, lors d'un itinéraire passionnant, parcourir plus de 5000 ans d'histoire et de civilisation universelles. Et de surcroît admirer le choix remarquable des œuvres exposées : de précieuses merveilles montrées en France septentrionale, carrefour de l'Europe, à proximité de l'Angleterre, de la Belgique, de la Hollande, de l'Allemagne... Quel public à capter et captiver !
Je ne vais pas vous décrire dans le détail notre visite mais donner une idée des trois temps forts que nous avons vécus.
L'essentiel, c'est bien sûr le cœur et le chœur ou vaste nef du Louvre-Lens, cette cathédrale moderne accueillant la Galerie du Temps qui présente donc les œuvres chronologiquement, ce qui permet de mesurer l'originalité ou les similitudes des créations provenant de lieux et de cultures différents, fort distincts donc mais néanmoins contemporains : d'une extrémité de la salle à l'autre, le long de l'échelle du temps, on passera donc de 3500 avant J.C. au 19e siècle, de la civilisation de la vallée du Nil au romantisme français en côtoyant l'Empire Romain et le Siècle des Lumières.
Quelques images donneront un raccourci de ce fantastique voyage dans l'espace et à travers les millénaires, démontrant aussi que la nature humaine a bien peu changé. Certaines œuvres originaires du Moyen-Orient ravivent notre peine présente quand les trésors artistiques de Syrie sont actuellement détruits par de fanatiques vandales.
Auparavant, nous avons apprécié la richesse de l'exposition temporaire (elle s'achèvera le 28 septembre) sous le titre D'Or et d'Ivoire. Cette présentation montre combien, en la période économiquement favorable du 13e siècle, le gothique a connu un point culminant avec son style rayonnant, dont témoigne la Sainte-Chapelle. Pôle d'attraction, Paris voit converger des visiteurs du monde entier et les fils d'or de la créativité relient bientôt les rivages de la Seine à Pise, Florence et Sienne. L'exposition qui comporte de nombreuses sculptures mais aussi des tableaux et des livres enluminés, montre combien, du 13e au 14e siècle, raffinement et expressivité ont évolué.
Troisième exposition, qui s'achèvera en 2016 : Métamorphoses : il s'agit des transformations divines et humaines du fameux poème épique d'Ovide qui inspira les créateurs de l'antiquité à la période contemporaine, ce qu'illustrent une trentaine d'oeuvres provenant des musées régionaux.
Merci, en l'occurrence, à nos aimables amphitryons Jeannine et J. Claude pour cette belle découverte.
Ainsi cette année le Louvre-Lens fait-il de la France du Nord un flambeau à caractère universel ! Un signal qui peut inciter à bien d'autres découvertes, de la Manche à la Belgique, de la Flandre à l'Artois... Les bâtiments ultra-modernes, qui servent parfaitement les œuvres exposées (à noter la qualité des éclairages) sont situés dans un vaste jardin aux élégantes sinuosités qui invitent à la flânerie, autour de l'ancien puits d'où les mineurs extrayaient la houille.
D'Or et d'Ivoire
Au fil du Temps
Métamorphoses