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 En route, à travers les montagnes, vers Oaxaca de Juarez (En el camino, a través de las montañas, hacia Oaxaca de Juarez)
Oaxaca, exactement Oaxaca de Juarez, est la capitale de l'état du même nom située au sud-est de Mexico, à environ 400 kilomètres de cette capitale. Cette ville moyenne de 250 000 habitants est située au cœur d'un territoire montagneux à la densité de population assez faible, mais autant les sommets semblent arides, autant les vallées sont riches d'une agriculture qui représente avec le tourisme les premières activités de la région.

Pourquoi, de Mexico, s'être rendu à Oaxaca en autobus ?

D'abord parce que cette voie routière, relativement confortable, est nettement moins chère que l'avion.

Ensuite parce que c'est l'occasion d'admirer des paysages superbes, et aussi de mieux ressentir l'atmosphère du Mexique rural. Certes, au lieu de mettre d'une heure d'un tarmac à l'autre, on passe au moins 6 heures (selon la compagnie d'autobus) mais plus sûrement 7 h 30 ou 8 h, le nez collé contre la vitre.

Après les pénibles embouteillages de la sortie de Mexico, nous grimpons au milieu de collines peuplées de cités populaires, puis grimpons à travers les forêts de pins.

POPO ET IZTA

Le paysage s'ouvre au sud sur deux magnifiques montagnes, le volcan en activité Popocatepetl et sa compagne mythique la Femme blanche ou l'Iztaccihuatl qui a plus de 5400 et 5200 mètres d'altitude sont les second et troisième sommets du pays. La neige est bien présente sur l'Izta tandis que le Popo se réchauffe en fumant sa pipe et d'ici nous devinons le cratère.

La vision que nous avons de ce sommet conique appelé aussi familièrement "Don Goyo" est très différente de celle dont nous disposons à Cuernavaca, et nous révèle une superbe arête que nous ne soupçonnions pas. Alors que nous progressons vers Puebla, la perspective change notablement sur les deux cimes que nous cachent bientôt de superbes forêts de résineux ombrageant une épaisse pelouse sèche. Nous passons, par l'autoroute, un col situé à plus de 3200 mètres d'altitude qui possède des équipements d'accueil et notamment aires de pique-nique et commerces, sacrée bouffée d'oxygène ouverte aux citadins. Mais nul arrêt n'est prévu - dommage - et nous redescendons dans des paysages plus humanisés. Au pied de serres sèches, la verdure indique un effort d'irrigation, l'eau étant retenue par des levées de terre constituant des terrasses. Mais bientôt le pays devient plus désertique et vallonné, et ne poussent plus, sur les cailloux, que de solides yuccas, des épineux, et des cactus du genre figuier de Barbarie, nopal, et agave lequel donne, dans l'état de Oaxaca, le fameux mezcal qui est assez proche de la tequila.

UN DESERT MONTAGNEUX

Ce rude paysage va le devenir bien davantage quand le relief s'accusant de plus en plus, nous nous trouvons dans les virages d'une authentique route de montagne, partiellement en travaux, nous révélant des paysages à couper le souffle de pentes vertigineuses dévalant des crêtes rocheuses en surplomb, l'essentiel de la végétation se composant de millions de hauts cactus adoptant la forme d'obélisques de trois ou quatre mètres ou d'impressionnants chandeliers.

A l'approche de notre destination, le paysage s'adoucit en croupes rondes, des troupeaux de bovins et d'ovins sont gardés, par quelques bergers dans des pâturages arides, impossible de ne pas comprendre qu'ici, dans ces vallées situées à plus de 1500 mètres d'altitude, la vie quotidienne n'est pas facile à gagner pour la majorité des habitants, d'où leur afflux vers la ville.

Nous avons passé huit heures sans descendre du bus, se dégourdir les jambes en gagnant à pied le pittoresque zocalo va représenter un authentique plaisir.

Un mot déjà sur le retour vers Mexico, occasion cette fois de regarder vers le Nord pour observer la montagne la plus haute du pays, le pic de Orizaba, volcan en sommeil depuis le 19e siècle. Il nous a montré son magnifique cône enneigé. Un peu plus loin, proche de Puebla, La Malinche, à plus de 4400 mètres s'offrait dans toute sa splendeur rocailleuse. Cinquième sommet du pays, cette montagne - relativement - accessible est un bon terrain d'entraînement pour qui vise les « plus de 5000 mètres ». Seuls l'Orizaba et l'Izta sont ouverts aux alpinistes, le Popo étant fermé par les autorités pour cause d'activité permanente. Il y a quelques années une éruption avait tué 5 randonneurs.

A nouveau le Popo lointain et l'Izta coiffée de nuages nous sont apparus dans toute leur splendeur.

Quand je vous disais que ça valait le coup de prendre le bus !

NB : J'ai réalisé les photos en roulant, à travers les vitres plus ou moins propres du bus, ce qui explique une médiocre qualité des clichés

NB : Dans la légende, la Malinche est aussi associé à l'autre Malinche : la maîtresse, interprète et conseillère du conquistador Cortés

ANECDOTE : au retour, l'autobus a fait halte à Puebla pour déposer des voyageurs. Deux dames en ont profité pour descendre, afin d'aller soulager leur vessie, et le chauffeur est reparti sans elles. Au bout d'un ou deux kilomètres, des voyageuses ont signalé leur absence et le chauffeur n'a pas hésité à faire demi-tour pour les récupérer ! C'est comme ça que cela se passe dans ce pays finalement très humain

Le prochain article évoquera la ville de Oaxaca

Le pic d'Orizaba (du nom de la ville) est le plus haut sommet mexicain, dépassant les 5600 mètres.
Le pic d'Orizaba (du nom de la ville) est le plus haut sommet mexicain, dépassant les 5600 mètres.
Le pic d'Orizaba (du nom de la ville) est le plus haut sommet mexicain, dépassant les 5600 mètres.

Le pic d'Orizaba (du nom de la ville) est le plus haut sommet mexicain, dépassant les 5600 mètres.

La Malinche, cinquième sommet mexicain. Nous n'aurons manqué pendant le voyage que le Nevado de Toluca, 4600 mètres, qui se trouve beaucoup plus à l'ouest

La Malinche, cinquième sommet mexicain. Nous n'aurons manqué pendant le voyage que le Nevado de Toluca, 4600 mètres, qui se trouve beaucoup plus à l'ouest

La Femme blanche sous les nuages et à l'arrière à gauche le Popo, un coupe mythique !

La Femme blanche sous les nuages et à l'arrière à gauche le Popo, un coupe mythique !

Forêt de cactus

Forêt de cactus

Parois verticales dans l'état de Oaxaca

Parois verticales dans l'état de Oaxaca

Une vallée presque asséchée

Une vallée presque asséchée

Aspects de la campagne, vue de l'autoroute : c'est vert quand l'irrigation est possible
Aspects de la campagne, vue de l'autoroute : c'est vert quand l'irrigation est possible

Aspects de la campagne, vue de l'autoroute : c'est vert quand l'irrigation est possible

Tag(s) : #Tourisme
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