Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Qu'est belle et accueillante cette cité historique de Oaxaca Mais hélas la pauvreté s'y affiche et mérite... au moins notre compassion (Que es bella y acogedora esta ciudad histórica de Oaxaca Pero la pobreza se exhibe allí y merece por lo menos nuestra compasión)
Je remets en évidence ce texte encore peu lu, mais qui dans sa seconde partie met en évidence les réalités du pays...

Après huit heures de route climatisée, l'arrivée à Oaxaca se fait par les hauteurs dominant la cité s'étendant voluptueusement dans la plane vallée du rio Atoyac dont le cours modéré arrose le centre ville. Qu'il fait chaud et qu'il fait chaleureux ici !

La gare routière, terminal des autobus pimpant et moderne, est proche du centre historique vite gagné en taxi, course qui donne de la capitale de l'état de Oaxaca une impression cossue. Oui cossue, car les rues se croisant à angles droits dessinent un damier serré, sans dénivellation notable, dont chaque case est constitué de maisons anciennes, aimablement colorées, bien entretenues.

Elles ont beaucoup de charme et dès que nous entreprenons d'y flâner, une certaine richesse s'en dégage. Les boutiques, les hôtels, les restaurants, les galeries d'artisanat, les églises somptueuses sont légion, d'où une très forte présence de touristes étrangers, américains bien sûr, mais aussi français.

CHARME PRESERVE

Nous apprécions bien sûr l'effort local de préservation de l'environnement : enterrement des lignes électriques qui souvent gâtent les paysages du Mexique (et d'ailleurs) et absence totale en centre-ville des néons et enseignes modernes clinquantes. Sur tous les établissements, les panonceaux se font si discrets que les chalands sont obligés de se renseigner pour trouver la pharmacie, la boutique ou la banque dont ils ont besoin. Nous flânons, dans l'atmosphère encore chaude de la fin d'après-midi vers la place principale d'Oaxaca, ce fameux Zócalo qui dans toutes les villes mexicaines est le forum, l'agora, où se rencontrent les autochtones et les visiteurs. Sur un hectare et demi, si on y ajoute l'alameda devant la cathédrale, le zocalo, c'est un jardin ombragé de ficus aux troncs multiples et branches énormes qui entourent un magnifique kiosque à musique bâti sur deux niveaux et abritent de nombreux bancs publics en ferronnerie. Bancs où l'on se repose, où l'on papote, où l'on roucoule. Les amoureux mexicains, plus démonstratifs que les français, sont aussi plus pudiques.

Des deux côtés du palais du gouvernement les arcades protègent les terrasses de nombreux restaurants confortables et tout près les marchés couverts, immenses, colorés, sont particulièrement accessibles.

Nous sommes ici dans le cœur palpitant de la cité, où se concentre une animation bon enfant. Mais on ne peut pas être assis plus de trois minutes sous un parasol sans être sollicité par un commerçant ambulant, et c'est là que l'on prend vite conscience de la réalité économique du lieu sur laquelle je préférerai faire un constat plutôt que porter un quelconque jugement.

LA PAUVRETE PRESENTE PARTOUT

Certes la grand-place d'Oaxaca est aimablement animée par tous ces petits vendeurs proposant bijoux de pacotille, jouets en bois sculpté et tissus brodés, par ces musiciens qui transportent de terrasse en terrasse leur xylophones monumentaux, leurs flûtes indiennes, leurs instruments à vent, et même par ces mendiants, pas trop sûr d'eux, qui comme les marchands d'artisanat savent bien que le plus souvent ils essuieront un refus.

Certes ce grouillement humain est aimablement pittoresque, mais il implique à la fois de nombreux vieillards, surtout petites vieilles, courbés par une vie difficile, et une foule d'enfants, les uns, dès 7 ou 8 ans, apprenant à solliciter les touristes, les autres, encore bébés dans les bras de leur mère indigène, ou ficelés sur sa hanche dans un châle, tous errant inlassablement de table en table pour obtenir quelques pesos, du début du jour jusqu'à tard dans la nuit... J'ai conservé l'image (non saisie photographiquement par respect) de cette toute jeune mère indienne, au visage encore empreint d'enfance, qui proposait aux dîneurs quelques serviettes brodées. L'un de ses seins couleur de bronze, en forme de poire voluptueuse jaillie de son corsage, était suçoté par un bambin d'un certain âge porté au niveau de son bassin ceint d'une robe haute en couleurs, tandis qu'un couple de touristes, devant tant de grâce infortunée, n'osait plus marchander pour économiser quelques dizaines de pesos.

Jusqu'à présent, je n'avais jamais ressenti, dans une ville mexicaine une telle pression de la vente et de la mendicité ambulantes et j'imagine que ce phénomène n'est pas dû seulement à la forte présence des touristes, acheteurs tout désignés, mais aussi à une paupérisation qui oblige une partie de la population à se débrouiller pour survivre. C'est très vrai dans le sud, de Oaxaca au Chiapas. A chaque fois que je donnais un piécette ou achetais une bricole, j'avais l'impression de contribuer à la survie d'une population plutôt démunie, tout en me sentant impuissant...

REVENDICATIONS DEVANT LE PALAIS DU GOUVERNEMENT

Je devais du reste en avoir la confirmation devant le palais du gouvernement où une forte manifestation populaire, occupant depuis plusieurs jours les arcades (servant d'abri pour la nuit aux revendicateurs) réclamait à force de banderoles et de discours au micro non seulement la paix et la justice mais aussi des logements, l'adduction d'eau, la fourniture d'électricité, l'amélioration de la voirie, de chemins et des ponts. Cette manifestation signée par le mouvement antorchista national (organisation des pauvres au Mexique) comprenait aussi un espace abrité réservé aux grévistes de la faim, allongés sur le sol en l'attente de l'obtention de quelque audience du gouverneur.

Pendant nos trois jours à Oaxaca, cette manifestation permanente s'est toujours déroulée, apparemment, dans le calme et sans intervention des autorités, confrontant la foule des touristes huppés à la paupérisation d'une partie de la population mexicaine (car les inégalités sont considérables), qui chaque jour, brandissant donc des banderoles rouges, prenait la parole avec véhémence - mais calmement - devant le siège du pouvoir local.

Quel contraste entre cette expression poignante du dénuement et la corne d'abondance qui déborde par ailleurs d'une manière indécente !

Il faut savoir qu'au Mexique, un visiteur prenant un repas touristique dans un restaurant de catégorie moyenne, dépense en une heure ce que gagne une femme de ménage en 6 ou 7 heures d'ouvrage. Et pourtant je ne crois pas qu'ici les femmes de ménages représentent la catégorie de travailleurs la plus mal lotie.

FAIBLES REVENUS

J'ai trouvé sur le net un site officiel indiquant que pour 2014 le salaire minimum a été augmenté au Mexique de 3,9 % (c'est à peu près l'inflation) ; j'ai trouvé les chiffres de 67 et 63 pesos selon les zones, soit environ 3,5 euros. Ne croyez pas qu'il s'agisse d'un salaire horaire, il s'agit du salaire journalier :

Los nuevos salarios mínimos legales que regirán a partir del primero de enero de 2014 son los siguientes: área geográfica “A”, 67.29 pesos diarios; área geográfica “B”, 63.77 pesos diarios.

Une femme de ménage, quant à elle, gagne au Mexique de 200 à 250 pesos par jour.

Autre chiffre, dans la petite ville industrielle et agricole de Zacatepec, la moitié des travailleurs touche entre 1 et 2 salaires minimums soit entre 3,5 et 7 euros pour jour, soit bien moins de 200 euros mensuels. Et je ne parle pas des sans emploi...

A savoir que le Mexique, en 2014, est considéré comme étant la 13e puissance économique mondiale, en fait son rang mondial varie du 12e au 14e selon les sources et années

Quant aux salaires minimums par jour des différentes professions, ils sont souvent de l'ordre de 80 à 100 pesos, un peu plus que le « SMIC » mais ce n'est pas bien lourd... même si le coût de la vie est – un peu – moins cher que dans l'Hexagone

Un centre ville joliment animé
Un centre ville joliment animé
Un centre ville joliment animé

Un centre ville joliment animé

Le carnaval des enfants battait son plein.
Le carnaval des enfants battait son plein.
Le carnaval des enfants battait son plein.

Le carnaval des enfants battait son plein.

Grève de la faim.

Grève de la faim.

Images de la revendication populaire.
Images de la revendication populaire.
Images de la revendication populaire.
Images de la revendication populaire.
Images de la revendication populaire.

Images de la revendication populaire.

Tag(s) : #Tourisme, #Vie quotidienne, #Voyage
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :