Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Tout récemment le fait que je grimpe sur le toit de la maison pour prendre des photos du Popocatepetl avait inquiété d'aucunes de mes aimables correspondantes que je viens ici rassurer : l'escalade n'est point trop périlleuse : au départ de la large terrasse du premier étage,  j'accède facilement, avec une échelle en alu, trois mètres plus haut, sur le toit constitué non de tuiles mais d'une dalle de béton presque horizontale sur laquelle il est possible d'évoluer sans danger.

Rien à voir avec la toiture à forte pente des fermettes boulonnaises ! Ici, en altitude, mais sous les tropiques, beaucoup de maisons possèdent des terrasses sommitales dont certaines sont aménagées, équipées, protégées par des rambardes...

Cette précision est l'occasion de dire comment fonctionne la maison que nous louons, une maison de moyen standing, ce qui donnera une idée plus générale de la conception des maisons mexicaines, conception influencée par le climat bien sûr. Beaucoup de toits sont donc plats, parfois équipés de séchoir à linge et d'un "cuarto de servicio", contenant les équipements de buanderie. 

On trouve aussi deux choses essentielles sur le toit : une réserve d'eau d'un bon M3 (tinaco) qui dessert par gravité le réseau de la maison ; elle est alimentée par une pompe faisant monter l'eau stockée dans une citerne (de 9M3 dans notre cas) en sous sol, citerne fraîche que remplit automatiquement  trois fois par semaine le réseau urbain d'alimentation. Ainsi l'eau n'arrive que quelques heures par semaine,  nous n'avons pas, en permanence, l'eau sous pression provenant d'un château d'eau comme en France, mais deux réserves, la haute et la basse ! Cette réserve et ces tuyaux sur le toit ne sont rendus possibles que par l'absence total de risque de gel. 

A savoir qu'en période de pénurie,fin de saison sèche, l'alimentation "de la rue" peut diminuer en quantité...

Cette eau du robinet bien que qualifiée de potable, car très propre et claire, n'est pas considérée comme buvable et les Mexicains consomment toujours de l'eau purifiée en bouteilles à moins qu'ils ne possèdent, comme nous, une machine de filtration ce qui évite de créer des déchets en plastique devenus inutiles... c'est bon pour l'environnement!

Toujours sur le toit se trouve la réserve de gaz, sous la forme d'une citerne de 300 litres dont il faut faire le plein (par une entreprise spécialisée) tous les deux ou trois mois. D'autres usagers utilisent, toujours sur le toit, des bouteilles de gaz livrées par des fournisseurs (aux livreurs athlétiques car ils portent à dos les lourdes bouteilles) sillonnant sans cesse les rues des villes et se faisant reconnaître par un signal sonore particulier. 

Au rez de chaussée, près de la cuisine se situe une buanderie abritée mais ouverte sur l'extérieur, contenant la machine à laver le linge. Ces machines sont de grande  capacité au Mexique. S'ouvrant par le dessus, généralement elles ne chauffent pas l'eau, mais sont alimentées directement par l'eau froide et l'eau chaude provenant du chauffe-eau au gaz en plein air ; c'est le programme de la machine qui régule la température et ça fonctionne très bien. Point besoin de sèche-linge : en plein air, le linge est sec en une ou deux heures.

On voit donc que beaucoup ici dépend du climat. C'est vrai aussi  pour la conception de la maison qui ne comporte pas de système de chauffage. Les murs de  béton ne sont pas isolés du tout, les fenêtres, d’étanchéité assez moyenne, ne sont pas en double vitrage. Isolation nulle donc ! Ce qui fait que l'atmosphère, à l'intérieur, dépend beaucoup des conditions météo et aboutit à des variations rapides. Heureusement que la météo est plutôt stable puisque l'amplitude des températures est bien plus réduite qu'en France, en gros de 10° au plus froid de "l'hiver" à un peu plus de 30° en été, il faisait 26° dimanche. Un radiateur électrique et des ventilateurs sont donc précieux. 

Pas d'isolation donc mais les propriétaires, ainsi qu'on peut l'observer, sont très attachés à l'aspect de l'habitat, et les travaux de peinture extérieure sont fréquents

A propos de l'électricité il faut savoir que le gouvernement prend en charge pour les particuliers 80% de la facture : ah ! si les gilets jaunes apprenaient ça, voilà qui ferait une revendication de plus. Notre budget électricité ne dépasse par les mille pesos soit moins de cinquante euros par an. Le gaz nous paraît plus cher et quant à l'eau, cela représente environ 200 euros pas an, la facture d'eau ne dépend pas de la consommation réelle mais de la taille de la maison, ce qui n'incite pas à l'économie. Dommage

Par contre l'Internet en haut débit, s'il ne fonctionne pas mal, est sujet à de nombreuses petites coupures alors que  les tarifs d'abonnement sont élevés. 

Un mot enfin de la petite piscine : elle n'est pas équipée de filtres et son entretien est assuré par une entreprise qui l'assainit chaque semaine manuellement avec chlore et pompage du fond pour un résultat finalement très correct. 

Pour être complet, je précise que la maison se trouve dans un quartier privé, avec poste de garde des vigiles qui contrôles les entrées : c'est une réaction à une criminalité encore trop forte dans le pays. 

En résumé une maison agréable qui ne conviendrait absolument pas en France, même dans les régions du sud. Ici, on peut dire que tout l'hiver, nous déjeunons sur la terrasse, c'était moins vrai dans mon Pas de Calais d'origine... Pas vrai les amies ? 

J'ai peu illustré pour raisons de sécurité

Du sous-sol au toit, comment fonctionne la maison mexicaine ?
Tag(s) : #Maison
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :