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Quand le pouvoir n'a même pas un grand lac pour réguler la vie économique et sociale
Quand le pouvoir n'a même pas un grand lac pour réguler la vie économique et sociale

Alors que la décrue ne fait que s'amorcer, et à propos des lacs de Der-Chantecoq, d'Orient, d'Amance et du Temple, et de Pannecière, le magazine Le Point vient d'évoquer le dilemme auquel doit faire face le service technique Seine-Grands Lacs qui gère les réservoirs contenant des centaines de millions de mètres cubes d'eau, réservoirs ayant deux missions possibles :

  • soit de limiter les redoutées inondations de printemps en les laissant suffisamment vides pour être capables d'absorber les crues éventuelles,

  • soit de parer aux sécheresses estivales en conservant le maximum d'eau ce qui ne permet plus, alors, son rôle premier de réceptacle. En fait c'est ce dernier choix, en prévision de périodes de pénurie d'eau, qui est finalement privilégié car la sécheresse, quand la canicule se prolonge, coûterait plus cher que les dégâts provoqués par la plus hypothétique montée des eaux.

On dit que gouverner c'est prévoir, mais dans ce cas précis, on peut difficilement demander aux gestionnaires d'être des devins. Cependant, ajoute l'article du Point, en substance, il est une perspective rassurante à long terme, la création d'un cinquième grand réservoir destiné à ne servir qu'à l'écrémage des crues.

On lira avec profit cet article, en recopiant ce lien dans votre navigateur, http://www.lepoint.fr/environnement/inondations-franciliennes-les-barrages-entre-deux-eaux-07-06-2016-2045042_1927.php

mais cette information m'inspire une autre réflexion. A caractère politique celle-là.

En effet, ce choix cornélien, quand au niveau d'eau à préserver ou à faire baisser est comparable au dilemme permanent auquel sont confrontés politiciens et économistes : comment intervenir sur l'inflation, sur le coût du crédit, sur le niveau des impôts et prélèvements obligatoires, sur le pouvoir d'achat des ménages, sur le soutien à l'emploi et à la vitalité des entreprises, sur les déficits publics, etc. sans jouer sans cesse au yoyo et en évitant les effets désastreux de conflits sociaux tournant à l'émeute, sans oublier qu'en politique, le mécontentement favorise les extrémismes.

Une équation difficile à résoudre par ses inconnues multiples que depuis des décennies ceux qui nous dirigent ne parviennent pas à résoudre, qu'ils soient d'un bord (du fleuve ?) ou de l'autre. A croire que c'est tout ce fluctuant système qui doit être remis en cause, et en profondeur, puisqu'il est bien obligé d'avouer au bout du compte sa totale impuissance...

Cette remise en cause, appelant au changement draconien des priorités, serait à l'image de ce cinquième réservoir dans lequel on peut placer bien des attentes, mais qui ne sera vraiment opérationnel que dans quelques lustres.

De l'eau va encore couler, sous, voire sur, les ponts...

Quand le pouvoir n'a même pas un grand lac pour réguler la vie économique et sociale
Quand le pouvoir n'a même pas un grand lac pour réguler la vie économique et sociale
Tag(s) : #Politique, #Actualité, #Edito
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