S'il existe plusieurs variétés de sauterelles-feuilles, c'est toujours la même que je rencontre à Cuernavaca. Rarement car dans un arbuste, sa capacité de mimétisme est formidable. Généralement je ne les distingue que posées sur un mur.
Celle que je vous présente se trouvait cachée dans un petit palmier du jardin et je ne l'aurais pas repérée si je n'avais pas observé, au sol, les débris végétaux rognés qu'elle avait abandonnés. Il m'a suffi ensuite de scruter les rameaux pour la découvrir en train de se régaler de la plante d'ornement qui aurait fini par en souffrir.
J'ai pris le temps, car cet animal placide n'est pas farouche, de la mesurer ; un peu plus de 9 cm à comparer avec les 4,2 cm de la grande sauterelle verte française (femelle), sa petite cousine.
Les sauterelles sont des orthoptères, mot dont l'origine grecque révèle la présence d'ailes droites.
Ce sont des insectes à métamorphoses incomplètes c'est à dire que les jeunes ressemblent aux adultes et ne passent pas par le stade de nymphe. En général les sauterelles mangent des végétaux mais peuvent consommer aussi de petites proies, des insectes... D'ailleurs les grosses sauterelles peuvent mordre si on les emprisonne dans la main. Mais elles ne sont pas agressives
Pour conclure qu'allais-je faire de ma vorace consommatrice de palmes ? Je me suis contenté de la transporter, délicatement, un peu plus loin dans la nature!
J'ajouterai que malgré leur mimétisme, elles sont parfois la proie des oiseaux (à l'oeil vif), dont je retrouve ici et là les reliefs du festin, en l'occurrence les ailes qui doivent leur paraître trop coriaces
Ailes qui donnent en vol, à la sauterelle-feuille, une envergure de près de 20 centimètres, soit celle d'un petit passereau et bien davantage que celle de l'un des colibris qui viennent butiner nos fleurs...
Photos : dans le palmier et après envol sur le bois d'une porte