Les fleurs luxuriantes du printemps, au Mexique, naissent souvent dans la frondaison des arbres solidement enracinés, allant chercher profond l'humidité, des flamboyants aux tulipiers en passant bien sûr par les bougainvilliers.
Par contre le gazon, privé d'eau par la sécheresse, ressemble de plus en plus à un paillasson dont les brins d'herbe cassent sous la semelle. Ce qui ne signifie pas que la vie en soit absente.
Même modeste elle donne l'occasion de s'émerveiller, par exemple de la vitalité de ces fleurettes épanouies, poussant dans un mini-désert* et trouvant à se nourrir d'un sol déshydraté. Elles attirent même quelques papillons butineurs tandis que maître Lézard, seigneur des lieux, flâne en quête de quelque proie minuscule.
Le petit jardin reste en effet plein de vie, ce que démontre le nombre d'insectes tombant dans la piscine, souvent hyménoptères, et que je m'efforce de sauver de la noyade, à l'épuisette, pendant que les oisillons roselins aussi farouches qu'affamés réclament pitance aux parents surmenés.
Si le concert des autres oiseaux, souvent des passereaux divers, est plus matinal, par contre c'est le soir qu'ils viennent s'ébattre dans l'herbe sèche et s'abreuver au bol d'eau que je mets à leur disposition.
Sans soupçonner la présence de scorpions et les blattes, lesquels parviennent de temps en temps à rentrer dans la maison. Sans y être invités...
* qui a visité un désert sait bien que la vie y fourmille !