17 avril soir : aux dernières nouvelles il semblerait que les seniors qui se sont manifestés, comme ici, ont été entendu par le Président de la République à propos de la prolongation du confinement ; je lis en effet sur le site Franceinfo :
"Emmanuel Macron "ne souhaite pas de discrimination" des personnes âgées dans le cadre du déconfinement progressif annoncé après le 11 mai et donc "en appellera à la responsabilité individuelle" de chacun, a indiqué l'Elysée dans un communiqué, vendredi 17 avril.
Le chef de l'Etat a souhaité faire cette mise au point en voyant "monter le débat sur la situation de nos aînés, après les déclarations du professeur Jean-François Delfraissy". Celui-ci avait dit mercredi au Sénat que "pour les personnes d'un certain âge, de 65 ou 70 ans, (...) on continuera le confinement"."
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17 avril : Merci à tous les auteurs de commentaires concernant cet article, auteurs présents et à venir, auxquels je ne répondrai pas individuellement afin de ne pas éterniser le débat.
Pour l'instant, sur ce thème, j'ai validé toutes les prises de position. Les commentaires m'ont conforté dans l'intérêt de la démarche visant à faire avancer les choses. Ils ont aussi permis à diverses opinions de s'exprimer librement dans le souci, face à un fléau, de la sécurité individuelle et collective.
De toutes manières il reste nécessaire et indispensable pour l'instant et sans doute pour un certain temps de pratiquer à la fois un certain confinement et les gestes barrières sans lesquels la situation pourrait encore devenir plus dramatique. Il serait souhaitable que cela se fasse plus grâce à une bonne prise de conscience qu'à la contrainte sous la menace de sanctions.
Est posée là la question de la responsabilité individuelle de chacun! Espérons que la vigilance ne faiblira pas comme l'actualité pourrait nous le faire craindre!
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Bonjour à tous, dans mon article précédent j'avais évoqué le confinement des aînés pour contenir le coronavirus et sollicité l'éclairage de mes lecteurs.
Pensant qu'il vaut mieux s'exprimer que se taire, qu'il vaut mieux agir que subir, mais aussi qu'il faut préférer le raisonnement à l'invective, trop fréquente à notre époque, j'ai choisi, dans une lettre ouverte, d'informer le Président de la République des inquiétudes de ma classe d'âge, en lui écrivant sur le site internet de L'Elysée, ce qui est à la portée de chacun, ce qui permet d'être entendu au sommet.
C'est un mode d'expression à ne pas négliger, je l'ai utilisé plusieurs fois et j'ai reçu réponses
Bien sûr le ton doit rester courtois
Bien sûr pour étayer ma lettre, je me suis inspiré des nombreux commentaires qui me furent adressés sur ce blog, sur ce petit journal qui est le nôtre. Bien sûr je n'ai pas tout retenu, mais j'ai essayé d'aller à l'essentiel et j'ose espérer que le Chef de l'Etat sera informé de cette démarche et qu'il pourra en tenir compte. Je l'en remercie d'avance
Encore merci à tous.
Lettre ouverte
Monsieur le Président,
Il me semble que c'est le moment de vous écrire une fois de plus et de vous remercier de vos réponses.
Comme une majorité de Français, j'ai écouté avec attention votre dernière intervention annonçant la fin du confinement pour le 11 mai mais aussi le prolongement de ce confinement, voire son renforcement (rien n'était précisé) pour les personnes vulnérables et les seniors dont je fais partie.
Vos propos, ainsi que j'ai pu le vérifier dans ma classe d'âge, ont beaucoup inquiété et aussi provoqué une grande réprobation.
J'ai donc, avant de vous adresser cette lettre, consulté un certain nombre de mes proches et amis, souvent septuagénaires, avant de tenter de vous sensibiliser aux grands problèmes que poserait, notamment s'il était accru après le 11 mai, le confinement prolongé des 3e et 4e âges.
La plupart des réponses que j'ai reçues font état de la non pertinence du critère de l'âge, sur lequel prévaut l'état de santé. D'où la question :" Pourquoi pas un certificat médical pour pouvoir sortir, après tout, on peut être jeune et beau à 78 ans !"
Mes correspondants font aussi allusion au fait que le critère d'âge serait une atteinte aux droits humains, que ce serait une erreur de confiner les seniors qui se montrent utiles à leurs parents, à la collectivité et qui contribuent à l'économie. Ils participent aussi à la transmission des valeurs morales et éducatives...
Les seniors actifs pallient en effet certaines carences de l'Etat dans des actions d'utilité publique, et la mesure ferait plus de dégâts qu'elle n'en éviterait!
Par ailleurs les plus âgés sont capables d'appliquer les gestes barrières sans injonctions strictes, ils ne doivent pas être infantilisés, ils sont assez raisonnables...
La grande crainte est qu'un confinement prolongé serait à terme mortifère : "plutôt que d'être enfermée, je préférerais mourir".
Mais de toutes manières ai-je lu "si le confinement se poursuit, nous allons tous... bouillir"... Le projet de prolongation du confinement perturbe donc très fort ma classe d'âge...
Il risquerait d'entraîner de grands dommages collatéraux d'où l'hostilité à la création nouvelle de citoyens de seconde zone, ce qui ne serait pas supportable!
Pour l'un de mes amis, le confinement pour les "vieux" devrait être laissé à l'appréciation de chacun, il ne devrait pas être imposé mais suggéré : "Je suis contre toute discrimination des aînés."
Environ 20 % de la population française, qui n'appartiennent pas aux plus déraisonnables, sont concernés par la prolongation du confinement pour les aînés, confinement que nul n'accepterait de bon cœur, surtout s'il devait être durci par rapport à la situation actuelle. Il ne paraît donc pas envisageable de déresponsabiliser et de cloîtrer les personnes censées être les plus sages de la société.
Par contre, on pourrait imaginer, en leur faveur, ce qui tempérerait la mesure et pourrait être efficace, la création d'un créneau horaire de sortie suffisant lors duquel les plus jeunes, saufs cas de force majeure, devraient, eux, rester dans leur domicile ou entreprise.
C'est donc une piste de réflexion que je vous propose, Monsieur le Président, en vous assurant de mes sentiments respectueux, et en souhaitant que les meilleures mesures seront prises pour limiter les dégâts de la pandémie tout en préservant les droits vitaux de chacun.
Dominique Arnaud, journaliste honoraire