Le bon pain du petit matin...
On n'y pense pas en été quand au lever du Soleil, tout dort encore.
Il n'en est pas de même en fin octobre quand est revenue l'heure des petits matins obscurs, froids, humides, plein de grisaille.
Il n'est alors qu'un fanal (avec peut-être celui du tabac-journaux) pour éclairer les rues dès six heures, c'est celui des boulangeries qui répandent la lumière chaude de leur vitrine et leur bonne odeur de pain frais.
Dans les fournils, les artisans-boulangers sont à l'oeuvre, dès quatre heures du matin, voire bien avant, certains y passent la nuit, n'ayant pas peur de la semaine de 70 heures, pour cuire les baguettes dont la pâte a lentement « poussé » la veille, pour sortir du four ces séries de croissants au beurre qui enchanteront les petits déjeuners.
Bien que leur nombre soit en diminution, au plan local comme au plan national (mais il y a encore près de 30 000 vrais fournils en France, fournils aux produits inégalables et de réputation internationale) les boulangers sont encore en figure de proue des commerces alimentaires de proximité. Et ils résistent à la concurrence de la grande distribution même si d'aucuns disparaissent*.

Si je vous en parle en avant-première, c'est parce que j'ai réalisé un ensemble d'articles à paraître dans le journal de Saône-et-Loire et sur son site internet, reportage mettant en évidence le savoir-faire de l'artisan, le goût qu'il a de maîtriser la production de A jusqu'à Z et de proposer des produits traditionnels, à l'ancienne, dont le consommateur raffole, avec quelquefois l'utilisation de farines spéciales, voire bio et de méthodes éprouvées par des décennies d'expérience.
Bon comme du bon pain... la preuve ? Qui résiste à l'envie d'entamer la flûte qu'il rapporte matutinalement à la maison ?
Je me souviens aussi de ces touristes anglais, flânant à Boulogne-sur-Mer qui trimbalaient presque tous de précieuses baguettes dépassant de leur sac à dos...
*Si la clientèle veut garder ses boulangeries et commerces de proximité, il convient qu'elle joue le jeu en les faisant vivre, sinon il ne faudra pas pleurer sur leur disparition, me disait en substance un boulanger à l'ancienne ne manquant pas de sagesse.
D.A.