Lille, la grande et belle ville du Nord, avait encore pris des couleurs s'ajoutant à celle des précieuses maisons des vieux quartiers. Et ces couleurs n'étaient pas de Septentrion, mais elles provenaient directement du Mexique pour lequel, vous le savez, j'éprouve bien de l'attachement. Alors retrouver l'air du Mexique en la Capitale des Flandres...
Ce fut donc un grand bonheur (merci à Jeannine et Jean-Claude) de parcourir une partie du centre-ville et des expositions organisées dans le cadre de la saison culturelle de Lille3000 bien nommée Eldorado et vouée au grand pays si cultivé du sud de l'Amérique du Nord.
La rue Faidherbe, face à la gare, était particulièrement en beauté avec un ensemble de figures géantes, richement colorées, les Alebrijes, animaux fantastiques portant en eux l'imaginaire esthétique et iconographique mexicain, objets de vénération car susceptibles de guider les âmes des morts ; ils naquirent de l'esprit de Pedro Linares Lopez qui au bord de la mort aurait été accompagné en rêve par ces créatures dans son retour à la conscience.
A l'hospice Comtesse, lieu patrimonial superbe, deux initiatives cohabitaient :
* Intenso mexicano, expo magistrale montrant 48 œuvres picturales importantes du Musée d'art moderne de Mexico, dont celles signées par les plus fameux muralistes que j'apprécie beaucoup.
Tlacolulokos invitant à l'immersion dans la culture de rue de Oaxaca, la belle ville coloniale du Sud où les murs parlent encore des émeutes de 2006.
A proximité de l'hospice Comtesse, on pouvait aussi remarquer l'évocation des bateaux colorés de Xochimilco à Mexico ou encore les calaveras, crânes géants illustrant le dernier défilé de la fête des morts, particulièrement fameuse dans la capitale aztèque. Sans oublier l'art mexicain de pavoiser les rues de dentelles en papier pour leur donner, dans les quartiers les plus éloignés, un air de fête...