J'attendais d'en rencontrer un joli pour vous le présenter : la situation s'est trouvée sur le tapis de caoutchouc de la salle de sport, qui n'est pas du tout son milieu naturel, puisqu'il préfère l'ombre des milieux humides, par exemple dans les cours et jardins, à l'abri d'un tas de bois ou d'un simple pot de terre.

Aux images vous aurez reconnu le cloporte, parfois mal aimé ou méprisé, qui possède pourtant le titre d'être le seul crustacé totalement terrestre. Long d'un bon centimètre il fait partie d'une grande famille puisque rien qu'en France, les spécialistes en distinguent 160 espèces. Celle que j'ai photographiée au Mexique ne diffère pas beaucoup de celles que j'ai rencontrées en Europe. Je ne l'ai pas déterminée...
Si c'est nécessaire, je crois utile de le réhabiliter car il ne fait pas partie des nuisibles mais des utiles. Complètement inoffensif il ne s'attaque, dans les maisons, ni à la nourriture ni aux meubles et charpentes. Il se nourrit en effet de végétaux, voire d'animaux, mais en décomposition, accélérant donc le recyclage et le compostage indispensable au renouvellement permanent de la nature. C'est donc un précieux auxiliaire du jardin, à l'instar du ver de terre, dont il prépare l'indispensable travail.
N'écrasez donc jamais un cloporte, et si nécessaire, mettez le dans un coin à l'ombre du jardin où il se blottira à l'abri de la haie et des feuilles mortes. Et si vous l'embêtez, il ne fera rien d'autre que se mettre en boule, ce qui chez lui n'est pas signe de colère. Il se dissimule ainsi ayant de nombreux prédateurs, rongeurs, reptiles, batraciens et autres arthropodes...
Pour conclure, le cloporte femelle a un point commun avec madame Kangourou : elle possède une poche incubatrice dite marsupium dans laquelle elle "couve" ses œufs avant de donner naissance à une portée de plusieurs dizaines d'individus.
(A noter que le cloporte mâle possède deux stylets érectiles, en l'occurrence deux pénis)