Après la saison des pluies, les paysages superbes traversés pour aller de Cuernavaca aux grottes de la Estrella, non loin de Tonatico, étaient magnifiés par des myriades de fleurs tandis que les petits villages rencontrés se montraient accueillants avec leurs nombreux commerces traditionnels.

Nous sommes d'abord passés à proximité des grottes célèbres de Cacahuamilpa (déjà visitées) qui ont dans l'état de Guerrero donné leur nom à un parc national avant d'arriver, dans l'état voisin de Mexico aux grottes (grutas) de la Estrella, les deux cavités étant reliées dans les profondeurs – à 22 km de distance - par le même réseau de rivières souterraines. Nous sommes dans le massif de la Sierra Madre del Sur qui se montre donc un paradis pour les amateurs de vraie spéléologie tandis que les touristes bénéficient en sous-sol d'une symphonie de parcours aménagés et bétonnés dont ceux de la Estrella, dotée d'un site d'accueil ayant toute l'allure d'un havre de paix.
Pour se promener sous terre, il faut d'abord descendre 440 marches sur un parcours révélant la beauté d'une nature vallonnée comprenant des arbres chargés d'orchidées (dont ce n'était pas la saison).
Ensuite la présence d'un guide est obligatoire et de toutes manière enrichissante dès qu'on passe dans un monde souterrain, un monde obscur, le long d'une rivière qui dévale en cascades, sous des voûtes que soulignent les projecteurs colorés.
C'est l'occasion d'admirer, avec le guide, toutes les concrétions, stalactites, stalagmites, colonnes quand elles se rejoignent, drapés, formes bizarres qui toutes évoquent un objet ou un animal qu'un peu d'imagination rend reconnaissable. Ce sont les hôtes immobiles et classiques des cavités karstiques, donc formés au fil des siècles par l'écoulement au goutte à goutte d'eaux chargés de sels minéraux qui ont constitué d'artistiques dépôts.
Mais avec un bon guide, il y a d'autres centres d'intérêt. Dans ces cavités où se pratiquaient des rites religieux d'avant l'arrivée des Espagnols, on apprend que, parfois, les gens du pays, pour éviter les rites chrétiens des obsèques choisissaient de venir y mourir...
VAMPIRES ?
Et puis ce monde minéral contient différentes sortes d'animaux, les plus remarquables étant plusieurs variétés de chauves-souris qui sortent la nuit, certaines se nourrissant d'insectes, d'autres de fruits, d'autres, telles des vampires, de sang, notamment celui des vaches, les chauves-souris, indicateurs d'une bonne qualité de l'environnement, étant susceptibles de porter le virus de la rage. Une raison de plus pour respecter ces mammifères volants et ne pas les toucher si l'occasion se présente. Le guide a montré de sa lampe des chiroptères isolés signalant un recoin de la grotte où vit une importante colonie à éviter.
Notre guide était vraiment un familier des lieux puisqu'âgé de 52 ans m'a-t-il confié (il ne les paraît pas) il conduit des visiteurs depuis l'âge de 10 ans !
Dans une galerie non éclairée, il nous a fait vivre l'expérience intéressante de plusieurs minutes silencieuses dans le noir absolu, ce qui est assez impressionnant.
J'ajouterai que pour la version courte de la visite, le tarif est très raisonnable, mais qu'on peut aussi demander une exploration plus corsée, et plus sportive, avec du matériel ad hoc pour descendre dans le gouffre. Il ne fait pas froid, mais dans tous les cas, ayez des chaussures antidérapantes.
A la fin de la visite, le retour à l'air libre promet l'escalade des 440 marches, lentement, en profitant des merveilles de la nature proche…
Nous sommes au coeur du grand sud mexicain, pas loin des métropoles très vite oubliées!
Conseils photos.
Beaucoup de touristes font des photos dans les grottes et à observer leur manière d'opérer, on peut se poser des photos sur les résultats obtenus. La plupart sont équipés comme moi d'un compact ou encore d'un smartphone. Il faut savoir que les flashes sont inopérants faute de portée suffisante car les salles sont vastes. A main levée, c'est le flou assuré, car souvent la vitesse d'obturation va de une seconde à un cinquième de seconde. D'une part il faut rester en position grand angle, le flou serait accentué par le téléobjectif. D'autre part, faute d'un pied ou monopode, ce serait l'idéal, il faut trouver un point d'appui comme par exemple une rambarde qui permet de stabiliser l'appareil. Et maintenant bonnes prises de vues.
Je publie dans l'ordre mes photos de la grotte de la Estrella, celles de son environnement, le plan de la région explorée et une photo de chauves-souris de ce site que je remercie : https://share.america.gov/fr/comment-la-tequila-contribue-la-protection-de-chauves-souris/
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