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Il m'arrive souvent de rencontrer, en traversant le verdoyant Morvan, un ou quelques arbres de haute stature totalement dépouillés de leurs feuilles qui tendent vers le ciel leurs bras décharnés dans une mystérieuse supplique.

Par contraste avec les frondaisons voisines les branches qui blanchissent comme de vieux os prennent un aspect particulièrement graphique ne déplaisant pas au photographe, lequel aimerait savoir à quelle essence ils appartiennent et à quel mal sournois ils ont succombé.

Ce ne sont pas des ormes, décimés il y a déjà fort longtemps, peut-être des frênes qui ont actuellement maille à partir avec un champignon… Je ne sais...

Notre époque, ses pollutions, ses parasites invasifs sont durs avec la Nature.

Mais en attendant la réponse il est un poème de Joachim du Bellay qui me revient et dont j'extrairai à ma manière quatre vers :

Qui a vu quelque fois un grand chêne asséché (…)

Lever encore au ciel sa vieille tête morte (…)

Montre ses bras tout nus et sa racine torte (…)

Sur son tronc nouailleux en cent lieux ébranché (...)

Poème des "Antiquités de Rome" (1558, suite de 32 sonnets)  sélectionné par Georges Pompidou dans sa fameuse anthologie, un de mes livres de chevet.

 

Les arbres décharnés du bocage morvandiau
Les arbres décharnés du bocage morvandiau
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