Je ne vais pas longuement épiloguer sur la présidentielle et sur la longue soirée d'hier car les Français en sont sans doute saturés. Mais je vais quand même relever un phénomène à propos de deux villes que je connais bien, Autun et Boulogne-sur-Mer. Elles ont pour point commun d'avoir des maires, Rémy Rebeyrotte et Frédéric Cuvillier, hommes de gauche, qui l'un comme l'autre ont apporté leur soutien très clair à Emmanuel Macron, grand vainqueur du premier tour de la présidentielle et dont l'ascension a été exemplaire.
Par contre les résultats sont loin d'être les mêmes.
***Dans le grand port de la Côte d'Opale, traditionnellement de gauche, c'est le FN qui caracole en tête devant la France insoumise laquelle parvient à faire mieux que En Marche alors que les Républicains sont loin derrière et le PS largué (alors qu'il y a 5 ans, Hollande était largement en tête à Boulogne).
***A Autun la bourguignonne, par contre, les scores sont proches des résultats nationaux avec Macron en tête devant Le Pen et Fillon dans un mouchoir, Mélanchon étant distancé.Rien de très étonnant donc.
Cela signifie que le député-maire de Boulogne-sur-Mer a du souci à se faire pour les prochains scrutins car les extrêmes (Le Pen et Mélanchon) totalisent chez lui plus de 50 % des voix. Bien plus encore au populaire quartier du Chemin Vert. Cuvillier est donc désavoué par sa population locale. Eh oui !
L'autre constat, après ce premier tour de la présidentielle, c'est que les candidats éliminés, hormis Fillon et Hamon, qu'ils soient de droite ou de gauche, ont bien du mal à se prononcer pour l'un ou l'autre camp. J'ai peine à comprendre qu'il leur faille réfléchir encore avant de choisir de porter au pouvoir Macron ou Le Pen qui constituent deux visions de la société complètement opposées. Ceux qui ont des opinions si tranchées ne sauraient pas trancher ?
A ces incroyables hésitants, je dirai que le bulletin blanc ou l'abstention représentent un vote réel consistant à donner une demi voix à chacun des deux candidats en présence. Donner une demi voix à Le Pen et l'autre à Macron ? Un peu bizarre non ?
Personnellement, dans tous les cas de figure, même dans les pires envisagés(!), j'aurais clairement apporté ma voix à la démocratie, notre bien le plus précieux, faisant comme l'a dit justement le malheureux Benoît Hamon : "une distinction claire, totale, entre un adversaire politique et une ennemie de la République".