Emmanuel Macron, actuellement en seconde position dans les sondages, bien devant le candidat de la droite (et du centre?) et un poil derrière l'extrême droite, a eu cette petite phrase capitale disant qu'en cas de victoire d'En Marche et d'application de son programme, il est " convaincu que la raison d'être du Front national sera très affaiblie". Un recul de l'épouvantail ?
C'est bien sûr ce que l'on peut souhaiter à la France, mais c'est aussi, pour les jeunes épaules d'Emmanuel Macron, une énorme responsabilité. Macron élu n'aura pas le droit de décevoir une bonne partie des Français, comme ce fut le cas, à juste titre ou non, de ses prédécesseurs.
En effet, sûrement présente au second tour, Marine Le Pen va faire en cette occasion un score inquiétant et jamais vu à une présidentielle pour le FN (se rapprochant un peu plus des fatidiques 50%). Sachant que la droite du Fillon est bien déstabilisée par les affaires, que le socialisme est plus qu'affaibli, que le populisme de gauche paraît mal armé contre le populisme de droite même s'il progresse, Macron va incarner une certaine idée de la France et de la Démocratie qu'il faut à tout prix développer si nous ne voulons pas reculer en matière de valeurs primordiales.
Or, en cas d'échec de la politique de Macron (s'il est élu), on peut sans doute redouter une fatale collusion d'une partie de la droite traditionnelle et de la droite extrême. Le vrai risque n'est donc pas pour 2017, mais, quoiqu'on dise, il est pour 2022, une échéance qu'Emmanuel Macron devra avoir en permanence à l'esprit.
Oui ce n'est pas par la vaine polémique que l'on gardera la France dans le bon chemin, ou sur le moins mauvais, c'est en réalisant réellement une politique affaiblissant (par son succès) la raison d'être du Front National sans pour autant, bien sûr, comme la tentation en existe, s'inspirer de son programme dans certains domaines particulièrement sensibles...
Voici pour conclure le dernier sondage qui indique un rapport des forces, rien de plus bien entendu.
On y constate que dans le meilleur des cas, Macron ne fera pas un score aussi éloquent que Chirac...il y a trois lustres, contre le père de l'actuelle candidate.