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Le Mexique étant une terre de foi et de gourmandise, il n'y est pas étonnant que les fêtes associent le religieux et la gastronomie.
QUARANTE JOURS APRES NOEL
Tandis qu'en France le 2 février on dégustait des crêpes en oubliant parfois que la Chandeleur est à la fois l'évocation de la présentation de Jésus au Temple et de la Purification de Marie, cet aspect religieux n'était pas perdu de vue au Mexique où dans la parroquia la plus proche de la maison, à Cuernavaca, vouée à Maria Inmaculada, les fidèles s'étaient donné rendez-vous dès 8 h du matin. Ils étaient si nombreux qu'il avait fallu rajouter des chaises à l'extérieur du sanctuaire. Chacun, ou presque, portait religieusement à l'aide d'un panier ou d'une petite chaise ad hoc un poupon à l'effigie de l'Enfant Jésus, superbement habillé. Les fidèles étaient de tous âges. Certains poupons sont anciens et de grande beauté, à tel point que des artisans sont spécialisés dans leur restauration, à laquelle nous avions assisté au village magique de Tepoztlan. Mais ce peuvent être aussi de simples baigneurs.
ARROSES D'EAU BENITE
A la fin de la cérémonie, toute l'assistance est sortie sur le parvis ensoleillé où le prêtre a béni et arrosé d'eau bénite chaque représentation du divin Niño ainsi qu'un cierge que les familles mexicaines gardent ensuite précieusement.
Les fidèles sont ensuite rentrés chez eux tranquillement, souvent à pied, en portant avec précautions le fameux Niño qui venait d'être consacré. S'y mêlaient des mamans qui elles portaient un nourrisson bien vivant protégé d'une couverture comme c'est d'usage ici.
Mais pour beaucoup, ce ne fut pas sans avoir d'abord acheté quelques tamales aux marchands ayant installé leur stand sur le trottoir, stand constitué essentiellement d'une réchaud à charbons de bois sur lequel dans une marmite les tamales restaient au chaud.
TAMALES DE LA CHANDELEUR
Ces tamales sont la friandise qui pour les Mexicains remplace les crêpes de la Chandeleur. En gros il s'agit d'une pâte de maïs dont les grains ont été préalablement trempés dans de l'eau de chaux, comme pour faire des tortillas de maïs « a la mano ». Huilée, cette pâte est enveloppée dans des feuilles de maïs et garnie de farces diverses, à la viande, aux fruits, donc sucrées ou salées. La préparation est cuite à la vapeur. Ce régal remonte aux temps préhispaniques et même préhistoriques (plusieurs milliers d'années) et il est souvent accompagné d'une boisson chaude à base de lait ou d'eau, de farine, de chocolat, c'est l'atole.
La Chandeleur dite aussi Dia de la Candelaria survient 40 jours après la Nativité et elle en achève le cycle dont fait partie l'Epiphanie.
Les Mexicains tirent également les rois, non avec des galettes mais avec des couronnes dites roscas de reyes contenant une fève généralement à l'image du petit Jésus.
C'est celui qui trouve la fève qui se doit ensuite d'offrir les tamales et l'atole à ses famille et amis. Ayant déjà goûté aux tamales, je peux vous dire que c'est excellent comme bien des spécialités mexicaines.
J'ajouterai qu'en dehors de la Chandeleur, les tamales sont très prisés toute l'année au Mexique, ils sont généralement vendus dans la rue, et maints marchands transportent leur petit métier, dont la marmite et le feu de charbons, sur des tricycles à pédales sans moteur bien pénibles à faire avancer dans les côtes de Cuernavaca. Les marchands de tamales font partie des corportations qui maintenant équipées d'un haut parleur diffusent leur « cri » enregistré à longueur de journée dans les rues.
Des traditions bien sympathiques donc et qui contribuent au charme du pays.
PS : Si quelque lecteur possède une bonne recette de tamales, il peut me l'envoyer !
