Il y a tant de voies rapides, parfois à plusieurs étages, qui traversent Mexico et desservent la mégapole, que les pouvoirs publics ont facilité en maints endroits la traversée des piétons par la construction de hautes passerelles, auxquelles on accède par des escaliers. Les travaux de réfection actuels de ces passerelles permettent d'observer les méthodes de travail pratiquées en pays aztèque !
La CDMX, Ciudad de Mexico, s'est en effet lancée depuis septembre dans une vaste opération de maintenance à la fois, comme l'indiquent des panneaux, préventive et corrective des ponts piétonniers.
L'actuelle grisaille de ces passerelles, faites de poutres, grillages et rampes, se voit recouverte d'une plus flatteuse couleur citron, qui devrait être du plus bel effet.
Rien que de très banal, donc, mais ce qui l'est moins, pour un Français, c'est le mode opératoire. En effet, alors que dans l'Hexagone le chantier aurait été confié à une équipe de deux ou trois personnes qui ainsi auraient été occupés pendant quelques semaines, ici au Mexique la collectivité met en œuvre tous les moyens possibles, du moins humains, dans la perspective d'un achèvement éclair en un site donné.
C'est ainsi qu'au dessus du viaduc proche de World Trade Center, dont le quartier est ultra-moderne, le long pont piétonnier a été soudain investi par une véritable brigade de peintres, d'une dizaine, voire d'une douzaine d'hommes, qui armés de ponceuses, de grattoirs, de pinceaux, de brosses et de pistolets ont entrepris avec ardeur à tous les niveaux de l'ouvrage d'art le rajeunissement d'un passage fort fréquenté situé dix mètres au dessus du vide et du flux continu des voitures. D'où l'usage bien sûr de harnais et de cordages pour prévenir toute chute de la partie extérieure de la passerelle.
Ce phénomène d'emploi massif de gros effectifs je l'avais déjà observé sur des chantiers de construction lors desquels le béton, mélangé à même le trottoir, était transporté dans les étages à dos d'hommes et à un rythme plutôt soutenu. Comme par une noria humaine. De même pour des opérations de nettoyage observées ici et là.
Epilogue : j'avais trouvée jolie la nouvelle couleur de la passerelle, mais repassant par là, j'ai été déçu : la belle teinte citron n'était que celle d'une première couche, sans doute anti-corrosion, qui vient d'être recouverte par une finition anthracite !