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A la Coiffe au Diable, des grès au dessus du granite
Ce fut lors d'une balade bien calme, sans rencontrer personne durant deux heures, que nous avons faite dans la forêt de Planoise, au sommet de la « montagne » d'Autun : Occasion alors que le temps était gris, et que peu de papillons volaient, de se dire que quand on aime la nature, les oiseaux, les fleurs, les insectes, on ne peut pas se désintéresser de la géologie car ce sont les sous-sols qui conditionnent la vie foisonnant en surface : Un terrain acide n'engendrera pas la même flore, et conséquemment la même faune, qu'un terrain calcaire, même si bien des espèces s'acclimatent partout.
Tout cela pour dire qu'en forêt de Planoise, nous sommes passés à la Coiffe au Diable, lieu-dit à l'appellation plutôt mystérieuse et dont je n'ai pas trouvé l'explication, à 604 mètres d'altitude. Ni en surfant sur le Web.
Cependant, parmi les arbres, à la Coiffe au Diable, il semblait bien que le sommet était coiffé : il s'y trouve une curieuse et longue falaise rocheuse formant une verticale d'environ 3 ou 4 mètres de haut, et dont les pierres ne ressemblent pas du tout au granite qui forme l'ensemble du massif.
M'intéressant à la géologie sans y connaître grand chose, j'ai d'abord pensé à un calcaire dur car la pierre colorée me semblait vaguement veinée. Du calcaire au dessus du granite pourquoi pas ?
Cependant, les recherches sur Internet m'ont proposé une autre hypothèse, car dans le plan local d'urbanisme d'Autun j'ai trouvé une notice du BRGM* indiquant que dans ce massif affleure le granite dit de Mesvres et qu'on trouve au-dessus de cette roche magmatique le placage de grès triasiques sur 5 mètres de hauteur, grès triasiques qui furent exploités autrefois en pierres de taille, tant en Planoise que dans la forêt voisine des Battées. Du grès triasique, c'est donc du grès (roche sédimentaire formée de grains de sable agglomérés) provenant de l'époque du Trias, il y a entre 200 et 250 millions d'années, au moment de l'apparition des premiers dinosaures. La falaise découverte, et non exploitée aujourd'hui, est donc sans doute celle d'une ancienne carrière de pierre à bâtir. Elle présente sans doute un réel intérêt écologique (abris de certaines espèces).
Cependant, cette ancienne exploitation me fait penser que non loin de là, dans la forêt d'Antully, il y a aussi un projet d'ouverture d'une mine de fluorine, ce qui fait l'objet d'une controverse, à cause de menaces pour l'environnement. Que de variété dans cette région où l'on trouve aussi des schistes bitumineux dans la vallée de l'Arroux et de l'autunite, minerai d'uranium, du côté de Saint-Symphorien-de-Marmagne, au dessus de la vallée du Mesvrin !
En dehors de cet aspect géologique, le botaniste appréciera la très grande variété en essences d'arbres, tant en feuillus qu'en conifères variés.
J'ajouterai que si quelque spécialiste me lit, j'apprécierais particulièrement ses précisions dans les commentaires ou par l'intermédiaire du lien « contact ».