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En raison du décalage horaire, l'information épouvantable m'est venue du Mexique, d'Isabelle bouleversée ayant appris l'horrible attentat de Nice sur la promenade des Anglais, à l'occasion des festivités du 14 juillet. A l'heure où j'écris ces lignes, à l'heure où le dessinateur Plantu montre la colombe de la paix en larmes, dans une œuvre admirable de sobriété, la plupart des Français dorment encore et vont se réveiller en plein cauchemar. En plein cauchemar !
A Nice donc, un camion, dans une lancée manifestement terroriste, a sur deux kilomètres foncé dans la foule et tué le maximum de personnes : 80 morts au dernier bilan, et aussi des blessés très grièvement atteints.
Le drame survient alors que l'Euro 2016, où l'on craignait le pire,a éteint ses lampions. Le drame survient alors que le président de la République, le jour de la Fête Nationale, venait d'annoncer la fin de l'état d'urgence, un état d'urgence qu'il a immédiatement restauré. A juste titre.
Ce qui apparaît ce matin, c'est que le terrorisme aveugle peut frapper n'importe où, où on ne l'attend pas, de manière imprévisible et éventuellement avec une méthode inédite.
Hier soir, c'est un véhicule qui a été utilisé comme une arme et j'imagine que bien d'autres moyens pourraient être utilisés, n'importe quoi peut servir d'engin de mort.
Après ce terrible attentat, il appartient aux Français de continuer à faire front et à l’État de matérialiser leur solidarité aux victimes. Les victimes et familles de victimes doivent vraiment être aidées par la collectivité nationale.
Quant à l’Exécutif, il doit bien sûr continuer sa lutte contre le terrorisme, sur le territoire national et en dehors de nos frontières, là où les terroristes tiennent le terrain.
Toutes les mesures de précautions dans les lieux de rassemblement, les contrôles, les fouilles sont nécessaires mais pas forcément suffisantes.
C'est le travail en amont qui doit être renforcé. Il faut lutter contre le prosélytisme des terroristes, il faut empêcher la diffusion des idées malsaines, il faut priver de liberté les personnes pouvant être suspectées de préparer un mauvais coup, notamment celles revenues du djihad, Il faut aussi arriver à une application stricte de la loi : nulle personne ne doit avoir le visage dissimulé sur la voie publique, dissimulation couramment pratiquée, d'ailleurs, par les casseurs opérant en marge des manifestations sociales. La chasse doit être également accentuée, sur le net, contre les sites faisant le jeu des terroristes.
Le président a beau exprimer sa fermeté, il faut aussi que la France se donne les moyens d'agir. Après les manifestations sociales et la coupe d'Europe de football, les forces de l'ordre sont épuisés et elles doivent donc être très rapidement renforcées. D'autant plus qu'on peut toujours craindre l'imminence d'un nouvel attentat, dont on ne connaît ni le lieu, ni l'heure, ni la forme.
Pour conclure, nous sommes tous Niçois ce matin. Que cette ville martyrisée de Nice, et que les personnes qui y ont été meurtries par le terrorisme, reçoivent l'expression de toute notre compassion. Et qu'elles ressentent aussi la détermination nationale.
