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Finalement que du bonheur : Flânerie cycliste dans la forêt noyée
Le mois de mai, en Bourgogne et ailleurs, ne rentrera pas dans les annales de la sécheresse, c'est le moins qu'on puisse dire. Alors qu'est-ce qui peut pousser le cycliste à enfourcher son vélo malgré une petite pluie incessante, si ce n'est d'en faire un article pour son blog ? Mais pas seulement.
Dans ces conditions mouillées, j'ai en effet pris grand plaisir à monter ce matin à la Croix de la Libération, trois cents mètres au dessus d'Autun en Bourgogne. Et je ne l'ai pas regretté. Certes le panorama se trouvait plus que voilé, mais le long de la côte à 8%, cette palette de verts mouillés qui luisaient, cette symphonie de ruisseaux et de cascades sourdant de partout, cet écureuil croisé au poil trempé et ce coureur à pied, heureux, mais qui n'en avait plus un de sec, cette odeur enivrante d'humus qui raconte que la vie commence et finit dans la fermentation, cet espoir de champignons attendant un peu de douceur pour mettre leur chapeau, ces reflets que ne produirait pas l'ardeur du soleil, tout cela ravissait en moi le contemplatif, me récompensait d'un effort que j'avais volontairement tempéré. Et je vais vous dire pourquoi.
Comme la plupart des gens, je n'aime pas être transpercé par la pluie. Alors, quand le ciel s'égoutte, je m'équipe, je troque le casque ajouré contre une casquette étanche (c'est imprudent, hein?) et j'enfile un imperméable par dessus la veste de survêtement. Bien entendu alors, pour ne pas trop transpirer, je mets la pédale douce ce qui transforme l'entraînement en balade tranquille. Tant pis pour les perfs.
Je n'ai qu'une hantise, c'est de noyer l'appareil photo. Mais cette fois, ce ne fut pas le cas, l'ayant bien protégé. La preuve, c'est que je vous ai rapporté quelques images, histoire de retarder un peu ce qui me reste à publier sur la chaude Séville.
Je vous avouerai en plus que la pluie à vélo, quand elle est douce et pas trop forte ni poussée violemment par du vent ne me gêne pas vraiment. Ce qui m'ennuie, c'est d'avoir, ensuite, la bécane à nettoyer, voire à graisser à nouveau.
Que du bonheur, mais j'attends quand même avec impatience l'embellie.
Bien sûr, cette vision décontractée des intempéries ne m'empêche pas d'être compatissant aux graves problèmes et souffrances éprouvés en Bourgogne, comme dans d'autres régions de France, par les populations très durement éprouvées par les inondations, consécutives aux pluies torrentielles ayant fait sortir plusieurs rivières de leur lit. Et d'avoir une pensée pour eux !