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Et si on obligeait les automobilistes à porter un casque cycliste ?
Ou les cyclistes à remplacer le guidon par un volant ?
Après avoir coiffé mon casque de cycliste, quand j'ai vu l'état des sentiers empruntés à vélo tout chemin dans la forêt dominant Autun, quand j'ai passé avec plus ou moins de dextérité les gros cailloux, la boue, les racines qui obstruaient le sentier, quand ma visière a heurté les petites branches descendant des arbres, je me suis dit qu'avoir la tête et les yeux protégés (en sous-bois par des lunettes jaunes), c'est plutôt une bonne chose.
Pour la majorité des cyclistes, aujourd'hui, que ce soit sur route ou sur pistes forestières, le port du casque ad hoc représente une précaution indispensable, aussi utile que les freins ou l'éclairage la nuit.
Et pourtant je reste opposé à l'obligation de porter un casque à vélo, projet contraignant qui réapparaît parfois dans l'actu, port forcé sous peine d'amende bien sûr, car dans cette civilisation nous n'en pouvons plus des astreintes et des interdits, sous la menace d'une répression.
Il est bien de recommander certes, mais on ne devrait pas rendre obligatoires ou interdire certaines choses.
Si le casque à vélo est utile, par contre l'obligation de le porter pourrait dissuader bien des gens de monter sur une bicyclette. Ce qui irait à l'opposé du but visé car plus il y a de vélos, et plus ils deviennent visibles, ce qui est bon pour leur sécurité.
Et puis, dans ce cas, pourquoi ne pas rendre obligatoire le casque en voiture car il pourrait assurément compléter la ceinture de sécurité qui fait l'objet, en cas de non bouclage, d'une répression bien exagérée.
Si l’État veut à tout prix protéger les gens, il peut encore multiplier des mesures telles qu'interdire la vente des aliments gras ou sucrés ou alcoolisés ou contenant des pesticides et aussi les écrans en tous genres dont il est démontré maintenant qu'ils causent bien des dommages, cognitifs et psychologiques, surtout chez les jeunes enfants mais aussi chez les adultes.
La loi peut aussi interdire les oreillettes et téléphones portables (qui le sont déjà aux cyclistes, motards et automobilistes) tant aux piétons qu'aux utilisateurs de patinettes, de planches à roulette et rollers, pourquoi pas de fauteuils roulants, car si un téléphone coupe le cycliste ou le chauffeur de son environnement, il isole aussi ces divers usagers des bruits et donc dangers de la rue.
Moi, j'aimerais bien le matin écouter un peu de musique ou d'info à vélo quand je roule plusieurs heures, même, pour ne pas perdre toute usage de l'ouïe, en n'utilisant qu'une oreille (ce qui reste illégal), laissant à l'autre tympan le soin d'exercer la vigilance. Mais si je me risque à me coller même un seul écouteur dans l'esgourde, il m'en coûtera un jour ou l'autre une grosse amende que je préfère éviter.
Alors pourquoi laisser errer sans contrainte des piétons archi-connectés mais sans casque de protection qui traversent n'importe comment hors des clous?
Il faut dire qu'ils sont à l'image de certains qui nous gouvernent, et qui donnent l'impression, pour le moins, de marcher avec des œillères et des bouchons dans les écoutilles !