/image%2F0814297%2F20160508%2Fob_6207c0_ob-4e4a6d-parking-gare-tgv-creusot-3-j.jpg)
Ils osent appeler ça UNE ÉVOLUTION DES MODALITÉS DE GESTION : le parking payant de la gare TGV
Mon dernier passage à la gare TGV Le Creusot-Montceau avait tout pour me mettre de mauvaise humeur. D'abord une large déviation avant d'arriver au parking, à cause des travaux d'aménagements d'icelui, susceptible de faire manquer le train à qui serait peu ou prou en retard. Ensuite une gare dont la boutique à 6 h 15 est encore fermée (sont pas fichus d'ouvrir plus tôt?) alors que l'unique distributeur de café est en panne. Décidément, la notion de service est parente pauvre dans ce pays : il devrait être rentable d'y ouvrir la boutique plus tôt alors qu'aux premières heures, il y a foule en gare. (Au Mexique, un commerçant ambulant, installé devant la station, ferait fortune, mais là n'est pas l'essentiel).
FRANÇAIS VACHE A LAIT
Pour m'occuper, en attendant le train de 6 h 32, destination le nord, je lis les panneaux d'information concernant les travaux du parking : je découvre qu'il s'agit d'un partenariat entre la SNCF, le communauté urbaine Le Creusot-Montceau et EFFIA société leader du stationnement en gare : il s'agit d'améliorer la qualité du parking et des voies d'accès avec une capacité optimisée, un site sécurisé, des parcours piétons mieux identifiés et des services aux usagers, le tout ponctué par un point d'exclamation enthousiaste, voir l'image, on se demande pourquoi, mais quant à l'enthousiasme, je me montrerai plus réservé.
Certes, sur les quatre « poches » de stationnement prévues pour un total de 1000 emplacements, il devrait y avoir plus de services, surtout en matière de sécurité.
Mais moi, ce qui me frappe, c'est l'euphémisme utilisé pour annoncer que le parking deviendra payant, normalement dès octobre 2016.
JARGON ADMINISTRATIF
Euphémisme car le rédacteur des panneaux appelle cela, il faut oser : UNE ÉVOLUTION DES MODALITÉS DE GESTION
Et là on n'est pas dans l'abstrait : encore une fois l'usager est pris pour une vache à lait, dans une région ouvrière où beaucoup de gens prennent le train au Creusot pour aller travailler , au point qu'il est même curieux que les politiques aient fait un tel choix !
On se demande aussi pourquoi faire appel à une société spécialisée. Gérés en interne, les tarifs auraient peut-être été plus doux ?
En effet, il va falloir débourser 2,8 euros pour 2 heures, 8,5 euros pour 24 heures, 3,9 euros pour 12 heures supplémentaires, 33 euros pour 7 jours, 55 euros pour un mois à condition de s'engager pour trois mois. Seul bémol, les gens du cru ( de la communauté urbaine précitée) auront droit à une gratuité de 12 heures et à un petit rabais à 49 euros l'abonnement par mois…
Toujours est-il que ce parking va être une pompe à fric, un péage de plus, une taxe supplémentaire sur les travailleurs et les voyageurs en général, au point de regretter l'ancien parking, certes un peu anarchique, mais libre d'accès, et où quelques rondes de plus auraient pu améliorer la sécurité sans coûter trop cher.
Si vous calculez bien, un ouvrier prenant le train pour aller bosser va consacrer au parking une journée de travail par mois, c'est quand même beaucoup. Quand à moi, pour un stationnement de 4 jours, j'aurais à régler une note de 28 euros. Trop cher ! Cela m'augmente le coût du voyage de 25%.
Voilà qui ne peut qu'inciter à renoncer au train pour certains trajets, ce qui va à l'encontre des principes de l'écologie voulant qu'on privilégie les transports en communs. Messieurs les décideurs des collectivités locales et de la SNCF, je ne vous remercie pas pour le cadeau empoisonné du futur nouveau parking. Parking rendu indispensable car l'autocar Buscéphale, si bon marché, n'assure pas la correspondance avec mon train de retour tardif.