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(Nouvel envoi)
Nostalgie des hirondelles...
Assez de flicage et d'enregistrements de tous nos faits et gestes, trop c'est trop, non aux voitures-caméras!
Trop, c'est trop, c'est la goutte qui fait déborder le vase, d'où ce coup de gueule après avoir vu au « 20 heures » de France 2 un reportage sur la voiture de police équipée d'une caméra qui en Seine-Saint-Denis filme systématiquement les véhicules pour mettre à l'amende les automobilistes mal stationnés en relevant leur plaque d'immatriculation.
Voilà qui ressemble un peu à un poisson d'avril, mais comme la nouvelle figure sur d'autres sites, dont celui d'Europe 1, et qu'elle est plausible, j'ai tendance à croire qu'elle est hélas vraie. Ainsi donc ce système permettrait à un seul policier de verbaliser 300 fois par jour ou plus, ce qui augmenterait son rendement de 1000 % et se traduirait par une recette quotidienne de 20 000 euros, si bien que d'autres villes que Saint-Denis seraient prêtes à tester cette liberticide innovation, aboutissant à l'exploitation des vidéos enregistrées devenant vite nominatives, par fichiers interposés.
Un autre reportage montre du reste que ce flicage permanent se produit ailleurs, dans les Alpes Maritimes par exemple, avec des caméras aussi bavardes qu'insupportables. Mais ce ne sont que les épiphénomènes d'une course à la sécurité qui devient alarmante. Si l'on peut – encore – trouver des justifications à l'état d'urgence dont il ne faudrait pas abuser car il est dangereux à terme pour les libertés individuelles, on ne peut que s'inquiéter de la multiplication des caméras de vidéosurveillance qui couvriraient déjà 75 % des agglomérations françaises, sans compter les autoroutes, et ne font qu'intensifier la présence de Big Brother. Le reportage indiquait d'ailleurs injustement que seule la voie publique est filmée puisque la vidéosurveillance s'exerce aussi dans les supermarchés.
Ainsi donc on est filmé, tant en allant acheter des dessous-féminins à l'intention de sa petite amie qu'en garant sa voiture, à sa porte, pour les lui offrir...Quelle usage malsain pourrait être fait de toutes ces données ?
Comme je l'ai écrit récemment, il serait bon que les pouvoirs publics à tendance liberticide nous fichent un peu la paix et arrêtent de vouloir tout réglementer et surtout d'utiliser pour ce faire, à la place des hommes, des machines électroniques et informatiques.
Ces machines ont deux grands défauts, même si leur efficacité est avérée. D'une part, à l'instar des radars, elles ne sont pas douées de discernement, et elles frappent donc aveuglément, contrairement à un policier ou à un gendarme qui lui peut toujours adapter sa décision à la situation réelle. Et qui de surcroît, en cas de contrôle de vitesse, par exemple, peut toujours repérer utilement d'autres infractions voire crimes. Vous voyez, je crois plus dans l'humain que dans la machine.
D'autre part, sans être parano, dans un régime politique ayant toujours tendance à durcir le ton à cause de la menace terroriste, on peut se demander quel usage pourrait être fait plus tard de toutes les données enregistrées et peut-être pas effacées, surtout si elles tombaient dans les mains d'un régime non démocratique, lequel menace chaque jour davantage ce qui subsiste de notre république.
Cette possibilité de recoupement informatique de tous les dossiers administratifs mis en réseau, qu'en aurait fait le régime nazi? Il aurait pu remplir deux fois plus vite les camps de concentration ! Quand les contrôles deviendront-ils plus dangereux que les risques dont ils prétendent vouloir nous protéger ?
Car voici que maintenant il va être possible de suivre chaque personne à la trace en enregistrant tant les déplacements de sa voiture que les pérégrinations de son téléphone portable. Je crois bien que l'excès de sécurité tue la sécurité et que l'excès de loi tue la Loi.
J'ai bien peur que nous n'ayons atteint le point de non retour du flicage systématique de tous nos faits et gestes, même si ce véritable ENFER est pavé de bonnes intentions.
En conclusion, si la vidéosurveillance peut dans certains cas s'avérer utile ou nécessaire, il importe que sa mise en place soit sévèrement justifiée.
Et pour revenir à la voiture caméra piégeant les véhicules mal garés, mieux vaudrait revenir aux hirondelles, ces agents d'une police de proximité dont nous avons davantage besoin que d'espions électroniques ! Il faudrait embaucher ces hirondelles annonciatrices du retour à l'emploi !
D'autant plus que tout ça, c'est toujours pour traire davantage les vaches à lait motorisées que nous sommes devenus, et qui ont tout à craindre d'un monde où elles ne seraient plus que des codes informatiques...
PS : on peut encore rouler à vélo, ces cycles ne sont pas encore immatriculés !
