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TROMPERIE DANS LES POMPES FUNÈBRES BRETONNES ? A L'IMAGE DE LA CRISE DE CONFIANCE DE NOTRE SOCIÉTÉ
REMETTRE L’ÉTHIQUE AU PREMIER PLAN
Le responsable de l'entreprise de pompes funèbres ne doit pas se sentir bien dans ses godasses ! C'est en effet une affaire étonnante qui vient d'être révélée, dans laquelle le préjudice réel est bien inférieur à l'impact médiatique et à la douleur morale des victimes.
Mais c'est aussi la lourde création d'un doute quant à la confiance que l'on est en droit d'attendre de certains professionnels. J'ai d'abord lu l'information dans le Nouvel Obs avant d'en rechercher les détails dans le quotidien Ouest-France relatant qu'à Saint-Brieuc une information judiciaire est ouverte contre une entreprise de pompes funèbres étant soupçonnée d'avoir récupéré dans des cercueils des housses, capitonnages, crucifix, pour les facturer à nouveau à d'autres familles, l'affaire ayant été révélée par un ancien salarié.
Je ne rentrerai pas dans les détails de cette sordide affaire de récupération, mais je soulignerai qu'outre l'aspect profanateur d'une atteinte au sacré qui ne peut que blesser les familles en deuil et créer une légitime suspicion chez les clients de cette entreprise de pompes funèbres, la tromperie, la malhonnêteté profitant de la douleur des gens pour multiplier les profits – car on peut imaginer que chaque objet aura été facturé X fois - jette un doute et un discrédit général !
Dans quelle société vivons nous si l'on peut craindre que les déjà très onéreuses pompes funèbres, dont les commerciaux savent de montrer pleins de compassion, s'abaissent à priver une personne décédée de l'ultime oreiller vendu à prix d 'or ? Ou de la pieuse image l'accompagnant dans l'Au-delà ?
Car si cela est possible, comment faire confiance au commerçant alimentaire sur l'origine de ses produits, au pharmacien sur le sérieux de ses fournisseurs, au journaliste sur l'authenticité de ses sources, au laboratoire d'analyses sur la réalité de ses tests, à l'avocat sur le fondement des articles sur lesquels il s'appuie, au transporteur aérien sur les contrôles de sécurité des avions et la compétence des pilotes ?
En société, toutes les relations, les partenariats, les contrats s'appuient sur la confiance. Nul ne lit jusqu'au bout les pages et les pages que font signer les banques, les assureurs ou les notaires…
CONFIANCE PERDUE DANS CE QUI TOUCHE AU SACRE
Alors qu'advient-il si la confiance est perdue dans ce qui touche au plus sacré, à LA MORT ? Ce sont alors tous les liens unissant les humains qui se trouvent perturbés, ce qui aboutirait à vivre dans un insupportable et permanent climat de défiance.
Défiance qui hélas existe déjà, de manière souvent justifiée, à l'égard des pros de la politique qui ne tiennent JAMAIS leurs promesses.
Mais que deviendra la société si, en achetant sa baguette quotidienne chez le boulanger du quartier, on en vient à se demander s'il n'a pas utilisé quelque ersatz chimique à la place de la farine de froment.
Si l'affaire des pompes funèbres bretonnes se vérifiait, il appartiendrait à la justice de prendre une décision exemplaire, et non de banaliser le délit à la hauteur du préjudice réel.
Car il est urgent, dans notre société, de remettre l'éthique au premier plan, à une première place qu'elle semble bien avoir perdue dans de nombreux domaines.
L’ÉTHIQUE se doit même de passer DEVANT LA PURE APPLICATION DE LA LOI, car on peut être en règle avec celle-ci tout en commettant de lourdes fautes morales, c'est le cas, en particulier, des sociétés (suivez mon regard télématique) qui avec l'aide d'un bataillon d'avocats, bafouent la justice fiscale …
Mais à qui, aujourd'hui, peut-on vraiment se fier ?
