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Route des couvents : Atlatlahucan une perle ayant conservé toute son authenticité
En l'état de Morelos, partir sur la route des couvents, c'est aller de surprise en surprise, à la rencontre de l'authentique campagne mexicaine, en une petite région, au dire des gens du pays, très cordiaux, particulièrement calme et paisible.
Une petite région dans laquelle on se sent bien, prenant la route de Atlatlahucan à partir d'Oaxtepec (fameux établissement balnéaire) où nous étions arrivés en bus de desserte locale.
Bien davantage encore qu'à Cuernavaca, la présence du Popocatepetl, à l'horizon, s'est imposée de manière particulièrement forte. Le volcan domine, de toute sa masse, la localité d'Atlatlahucan, qui ne manque ni de charme, ni de pôles d'attraction, mais qui ne donne pas l'impression d'un bourg touristique - ce dont il a le potentiel - , tant par son grand calme que par la modestie de la présence commerciale, très différente de localités voisines.
Un havre de paix donc, que domine de sa masse de forteresse, le couvent du 16e siècle. Il se trouve dans un très vaste atrium, jardin planté d'arbres tropicaux variés et le clocher aux cloches apparentes est d'un effet magnifique. Le bâtiment principal est entouré de chapelles à la périphérie du jardin.
L'intérieur de l'église, vouée à San Mateo Apostol (saint Mathieu) est saisissant par la piété qui s'y exprime. Il est recommandé, par un panneau, d'entrer avec le plus grand respect dans la maison de Dieu. Le silence s'y impose, les dames doivent se couvrir les cheveux et ne pas être en pantalons, ce qui n'est plus généralement en usage au Mexique. Mais la messe, ici, se dit encore en latin et la prise de photos est prohibée… Cependant j'ai quand même voulu donner une modeste idée picturale de l'intérieur de ce lieu sacré, bien sûr dans le respect de celui-ci… car il mérite vraiment d'être connu…
Ce couvent est en effet un trésor de l'architecture mexicaine et aussi des traditions religieuses de ce pays. Il fut fondé par les augustins vers 1570 mais les frères Jeronimo de San Estaban et Jorge de Avila avaient commencé leur mission d'évangélisation en 1533. Le monastère, classé au patrimoine mondial de l'humanité depuis 1994 illustre parfaitement la foi des Mexicains par l'abondance des autels fleuris et éclairés de cierges, par le nombre considérable de statues somptueusement habillées, protégées par des vitrines ou sous des dais, par les fresques encore visibles tant dans le chœur que dans le cloître, à double niveau, dont les arcades sont d'une très grande simplicité. Il n'y a pas de décor inutile dans ce couvent, à l'architecture colossale mais empreinte de sobriété. Par contre, les images pieuses, tableaux ou sculptures, sont d'un très fort réalisme, notamment cette peinture où l'on voit le sang jaillir en cascade de la poitrine du Christ.
Une église et un monastère, donc, à ne pas visiter en touristes consommateurs de pittoresque, mais dans le respect de la communauté qui l'anime encore.
(à suivre)