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Ma rubrique du vélo : la foi donne des ailes aux cyclistes sans dérailleurs de Cuernavaca-Chalma
Quand je viens de monter à vélo une rude côte avec quelque difficulté et qu'au retour, à la descente, je vois des congénères cyclistes la gravir avec visiblement encore plus de mal que moi, j'ai parfois la réaction, peu sympathique, de m'en réjouir. Et je n'en suis pas fier.
Cependant, ce matin, à cette mauvaise réjouissance a succédé un sentiment d'admiration.
En effet, après avoir grimpé les 12 % puis les 15,5 % de la côte de Chalma à Cuernavaca, j'ai croisé à la descente plusieurs cyclistes échelonnés qui montaient la rampe la plus raide, le premier tentant de coller à la voiture d'accompagnement (voir photo) ornée d'un Christ. Vêtus de rouge, ils faisaient manifestement partie d'un petit groupe de pèlerins se rendant ensemble rendre hommage au Christ de Chalma. J'ai encouragé de la voix et de bon coeur ces jeunes hommes déhanchés, m'étonnant quand même de les voir peiner autant car en danseuses (alors que je monte assis malgré mon âge canonique) ils étaient obligés de zigzaguer pour diminuer un peu le pourcentage en augmentant ainsi, bien sûr, la distance parcourue.
Et puis, comme tout vrai cycliste, j'ai observé les vélos presque avant de regarder la tête des gens. Et là, j'ai constaté que ces pieux gaillards pour la plupart au moins, ne disposaient d'aucun dérailleur, qu'ils étaient, en gros dans du 15 % avec un braquet de l'ordre de 50x18 à vue de nez (j'ai du reste remarqué qu'on vend ce type de vélo à Cuerna, ce qui est un comble, cette cité étant partout pentue*)
Par contre, certains avaient fleuri leur guidon !
Je n'avais qu'un casque sur le crâne, mais j'aurais aimé leur faire chapeau, ou plutôt sombrero, bas ! Tout ça du haut de mon VTT qui doit bien disposer d'un choix de 21 vitesses…et alors que mes freins à disques venaient de chauffer dans la descente.
A croire qu'outre la foi du charbonnier, il y a aussi celle du cycliste, pour donner du courage ! Bravo les gars !
* Cela fait plusieurs fois que j'observe à Cuernavaca des travailleurs qui n'ayant pas de dérailleur, poussent leur vélo dans les côtes, assurés, la journée finie, de rentrer plus rapidement à la maison !
Il y a par contre de vrais coureurs avec des bêtes de course dont le rythme allègre fait envie.