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Europe indivisible : Messieurs les Anglais, ne (VOUS) TIREZ PAS les premiers !!!
« L'Europe doit demeurer un espace de solidarité entre les États » a dit récemment notre Premier ministre, et il a raison. C'est pourquoi toutes les atteintes dont souffre actuellement l'Europe me font mal, c'est pourquoi l'actuelle attitude de trop de Britanniques, dont le maire de Londres, m'attriste profondément. C'est pourquoi je ne supporte pas les barbelés aux frontières...
Je ne suis pas spécialiste de ces questions et je n'approfondirai pas. Je dirai seulement qu'une telle union ne peut pas fonctionner si chacun, constamment, veut tirer la couverture à soi. Ce qui nuirait à un couple partageant les mêmes draps n'est évidemment pas bon pour une communauté de nations partageant à peu près les mêmes valeurs.
Il est un fait que je voudrais rappeler aux trop nombreux détracteurs de l'Europe, et il y en a trop en France, suivez mon regard.
Je suis de la génération d'après guerre. En 1946, quand j'ai vu le jour, il y avait encore des tickets de rationnement alimentaire, après les privations de l'Occupation. Les plaies des camps de prisonniers et de concentration étaient bien loin d'être pansées.
Je fais donc partie de cette génération qui contrairement aux précédentes, celle de mes parents et grands-parents, n'a pas connu la guerre sur le territoire de l'Hexagone, un immense bonheur que les plus jeunes ne mesurent peut-être pas, car il se contentent d'observer les prix trop concurrentiels du cochon d'outre-Rhin, des fraises d'outre-Pyrénées et des plombiers des pays de l'Est ! Un immense bonheur, ou l'absence d'un immense malheur, dont j'ai pris plus fortement conscience en voyant les images, hier soir, du centième anniversaire de Verdun. Car il n'y a pas, quoi qu'on dise, de bonne guerre.
Mais je pense sincèrement que la neuve amitié franco-allemande, pilier de l'Europe, et que la lente construction, encore imparfaite de la communauté, NOUS ONT ÉPARGNÉ LE PIRE.
L'Europe aujourd'hui doit continuer, malgré ses imperfections, à se rassembler. Elle est très riche, elle peut être plus forte encore, elle a un rôle majeur à jouer. Ceux qui s'y plaignent sont des nantis par rapport aux populations d'Amérique latine ou d'Afrique.
Porteuse d'une magnifique civilisation, elle doit tenir sa place notamment entre nos amis Américains du Nord et Chinois, elle a la mission d'être un facteur d'équilibre pour la Planète, elle a un rôle capital à jouer, au plan humanitaire, quand tant de peuples souffrent, pour l'accueil des migrants, pour un meilleur respect d'un environnement si menacé.
Alors, cette belle Europe ne la dissocions pas et, Messieurs les Anglais, par amour ou par pitié, NE (VOUS) TIREZ PAS LES PREMIERS !!!
PS : Si le titre de mon article est bien de mon cru, car je n'ai copié ce jeu de mots nulle part, je me suis rendu compte ensuite que la formule avait déjà été utilisée, notamment par le Journal Le Point :
Messieurs les Anglais, ne vous tirez pas les premiers ! avait écrit François Lenglet dans le Point du 29 novembre 2012
