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¿ La bonne ville d'Autun, terre « reconnue » d'islamisme radical salafiste est-elle un « point noir » ?
Vous avouerai-je ma stupeur quand j'ai vu sur un réseau social la une du Journal de Saône-et-Loire annonçant sur toute la largeur de la page : Autun, terre reconnue d'islamisme salafiste, phrase jointe à une photo d'une manifestation « Je suis toujours Charlie » avec la mention que la ville concentre 37 % des perquisitions administratives en Saône-et-Loire. J'ai aussitôt acheté pour deux euros sur Internet le droit de lire le journal et de télécharger les PDF des pages pour voir de quoi il retournait, et me rassurer peut-être, trouvant alors un autre titre en page intérieure : Autun, le point noir de l'islam radical en Saône-et-Loire. J'ai donc lu l'article. Ce n'était plus 37 % mais près de 40 % des perquisitions réalisées dans le département qui étaient signalées.
Mais pour moi, ça ne voulait pas dire grande chose, ce qui compte, c'est ce qu'on découvre lors des opérations policières.
Eh ! Bien ! 16 lieux ont été visés dans l'Autunois dont 13 en ville d'Autun, visant en tout 43 personnes, lesquelles (je résume) ne sont pas de récents convertis à l'islam. Inconnues des services de police en dehors d'être identifiées comme prônant un islam radical salafiste, certaines seraient en contact direct avec la Syrie
Le journal souligne la proximité d'une sorte d'école des imams (sic) dans la Nièvre. Il s'agit de IESH qui évoluerait vers une meilleure collaboration avec les services de l'état depuis l'état d'urgence. Il y aurait aussi à Autun des salafistes issus d'autres départements, lesquels ont déjà connu des départs pour le djihad... De plus, des armes à feu ont été trouvées lors des perquisitions. Mais il n'est pas dit quel type d'arme…
Enfin un Autunois de 27 ans est assigné à résidence car il serait en contact avec son frère en Syrie.
Mon résumé étant sans doute incomplet, je cite donc l'article dans sa totalité auquel chacun pourra se référer.
EN CONCLUSION
En conclusion, j'exprimerai une réticence à propos des titres accrocheurs, pour ne pas dire vendeurs ou racoleurs du journal local. Si la présence d'islamistes salafistes ou radicaux peut légitimement inquiéter et a justifié des vérifications administratives, il n'empêche qu'il n'y a pas eu d'arrestation après les perquisitions, ou de délits signalés.
Je m'interroge donc sur l'opportunité des mots « point noir » et « terre reconnue » qui me semblent assez péjoratifs, qui confèrent à la cité éduenne une mauvaise image qu'elle ne mérite sans doute pas.
Cela dit, les opérations menées par la police en France possèdent un caractère préventif que l'on ne peut que louer, mais… attention ensuite aux mots employés dans les médias.
Personnellement, à distance, je les ai pris en pleine figure ! Je crois qu'au delà des mots, il faut savoir en mesurer l'impact, et cet impact, sur cette petite ville de moins de 15 000 habitants, nul ne sait encore quel il sera...