Zoom sur deux beaux insectes mexicains, la mante et le sphinx
Après vous avoir présenté des bestioles susceptibles d'engendrer une certaine répugnance, qu'il s'agisse des scorpions, vinaigriers et punaises, voici deux trouvailles moins rébarbatives faites en sillonnant à pied Cuernavaca, où la nature est proche de l'homme dans bien des quartiers.
Mais comme j'ai tendance à flâner le nez en l'air pour observer les fleurs des bougainvilliers, flamboyants et tulipiers, c'est l’œil acéré de Brigitte qui a remarqué, au sol, la présence du papillon qui manifestement venait de sortir de sa chrysalide et était en train de se sécher les ailes, ce qui m'a permis de photographier facilement en gros plan ce volatile généralement véloce et gros comme un petit oiseau.
Il s'agit comme vous l'aurez remarqué, d'un sphinx, papillon de nuit à corps épais, de la même famille que le Sphinx à tête de mort ou que le Sphinx du troène bien connus en France.
PLUS DE 10 CM
Celui trouvé à Cuernavaca, de plus de 10 cm d'envergure, s'apparente pour moi au Sphinx fascié en latin Eumorpha fasciatus qui se rencontre dans toute l'Amérique latine, jusqu'au Mexique voire jusqu'au sud des USA. Si l'adulte se nourrit du nectar des fleurs, la grosse chenille broute différentes plantes dont les Ludwigia, Magnolia, Fuchsia…
Arrivée à maturité, la chenille s'enfouit dans un terrier où elle se transforme en chrysalide d'où le papillon, l'imago, sortira quelques mois plus tard.
Je tiens à préciser ici que contrairement à ce que je commettais dans mon adolescence, je n'ai pas capturé ce beau lépidoptère, me contentant de la prise d'innocentes photos.
De même pour cette belle mante religieuse qui se déplaçait lentement sur le sol, alourdie par son gros ventre sans doute plein d’œufs. Elle devait chercher quelque lieu propice à la ponte. La verte mante religieuse, ainsi nommée à cause de sa faussement pieuse attitude quand elle est à l'affût, est armée de pattes avant ravisseuses aux aiguillons acérés qui lui permettent de saisir et de déchiqueter les insectes ses proies, proies parfois aussi grosses qu'elle. Une sacrée prédatrice!
La mante religieuse possède la sinistre réputation de manger son mâle, plus petit, après l'accouplement, ce qui n'étonnera pas certains hommes – pas moi, pas moi ! - susceptibles de se laisser d'une manière ou d'une autre bouffer par les dames, heureusement au sens figuré…
Je profite de cet article pour envoyer un message amical à mon vieux compagnon de jeunesse et d'entomologie Marcel Dupretz qui aura peut-être quelque commentaire à ajouter...