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Pas toujours complètement informé, l'homme de la rue, au Mexique, s'intéresse beaucoup aux récents événements qui ont endeuillé la France. C'est ainsi que tout à l'heure le chauffeur du taxi qui nous ramenait du centre-ville à la maison, à Cuernavaca, ayant reconnu notre accent, nous a interrogés pour savoir ce qui s'était réellement passé. Au rapide tableau que je lui ai brossé, il a réagi avec étonnement et compassion : « Comment cela peut-il se produire dans un pays de liberté et de démocratie dont les gens sont si pacifiques ? »
A notre chauffeur de taxi, les attentats de ce type paraissent inconcevables en France. Il prend les terroristes pour des fous.
Mais les Mexicains aujourd'hui prennent conscience de ce qui s'est passé, de ce qui se passe dans l'Hexagone et qui apparaît encore trois jours après les faits, à la une des journaux.
Je vous présente la première page de La Jornada, un quotidien national qui possède une « locale » Morelos, dont Cuernavaca est la capitale. Le journal du 16 novembre titre sur la panique de dimanche à Paris et aussi sur les bombardements par la France d'un bastion syrien de l'EI. Image et textes forts : le compte rendu est précis, et il est également intéressant de lire le commentaire sous le titre : « Les bombes ne sont pas la solution. »
C'est pourquoi La Jornada invite à s'interroger sur les racines historiques, économiques, politiques et sociales du terrorisme islamique, car explique en substance le journal il est démontré que la voie belliqueuse, au lieu d'affaiblir le terrorisme, peut le fortifier et le multiplier…
Les Mexicains savent de quoi ils parlent quand il s'agit de violence, ils ont très vivement réagi et manifesté après le drame des 43 disparus d’Iguala, et les événements de Paris suscitent maintenant une grande réflexion dans le pays.
Sur le Zocalo de Cuernavaca était célébré hier, animé par les représentants des différents cultes, dans une ambiance œcuménique, le jour international de la tolérance religieuse.
Une coïncidence qui donne aussi à réfléchir !
