/image%2F0814297%2F20151006%2Fob_bf0711_inondations-jpgyyyyyyyyyy.jpg)
Que nos petits soucis quotidiens paraissent dérisoires en comparaison avec ce que vivent les sinistrés.
Les Gaulois craignaient que le ciel ne leur tombe sur la tête, et c'est justement ce qui vient d'arriver, sous une forme aqueuse, aux habitants du rivage méditerranéen.
Un événement qui me fait souvenir de mes reportages en Boulonnais, quand le fleuve côtier Liane sortait de son lit pour causer des dommages (moins dramatiques certes) aux habitations et aux zones d'activité. Quand j'en assurais pour mon journal la relation et les photos équipé de cuissardes... Quand les sapeurs-pompiers m'embarquaient sur leur canot pneumatique, après avoir sauvé, près du Wimereux, un nonagénaire prisonnier des eaux dans son manoir.
Je me souviens d'un maire de village aux rues transformées en rivières, qui tel un Don Quichotte confronté aux moulins à vent, manifestait sa colère contre l'imprévoyance ayant toléré les remblais et les constructions dans des zones naturellement inondables, où originellement les crues pouvaient s'étaler sans provoquer de dégâts.
Avant de commander à la nature, il faut d'abord lui obéir, et manifestement, dans bien des lieux, cela n'a pas été le cas.
Aujourd'hui se conjuguent les effets d'une aggravation des intempéries, due au réchauffement climatique (?) et de la multiplication des constructions dans des zones qui n'auraient pas dues être bétonnées, et où l'on n'aurait surtout pas dû créer des espaces souterrains. Sur le site risques.gouv.fr, ce phénomène est du reste mis en évidence, soulignant que l'aménagement des zones inondables n'a pas toujours été réalisé avec les précautions qui auraient dû s'imposer.
Ainsi, malgré l'évolution des climats, ce sont bien des fautes humaines, des fautes à imputer aux autorités et que ne pourront pas nier des générations d'édiles, qui sont à l'origine des drames d'aujourd'hui. Le site politis.fr parle même de la responsabilité criminelle des élus locaux, mais je n'oublierai pas que les municipalités prennent aussi leurs décisions sous le contrôle de services de l’État. Certes, dans ce domaine, bien des erreurs s'avéreront aujourd'hui prescrites au plan judiciaire. Mais si, néanmoins, des responsabilités vont maintenant être recherchées, il faut en priorité penser à l'avenir et à la prévention, car on peut être assuré, maintenant, que plusieurs fois par an se produiront de nouveaux déluges.
Les pluies torrentielles sont inéluctables. Feront-elles encore des dizaines de morts ? Il serait inadmissible de s'y résoudre.
Ce qu'il nous faut aujourd'hui, pour éviter de tels drames, c'est rendre efficace l'état des lieux qui a été entrepris, c'est prendre les mesures qui s'imposent, mêmes draconiennes, même impopulaires, dans toutes les zones inondables où si rien n'est fait, de telles catastrophes se reproduiront inévitablement, c'est encore accroître l'information des personnes résidant dans des zones à risques.
Jamais le piège des parkings souterrains n'aurait dû se refermer sur les propriétaires d'automobiles qui voulaient à tout prix, au péril de leur vie, sauver leur voiture.
Le seul réconfort, dans cette affaire, a été apporté par les comportements solidaires et même héroïques de certains qui nous font croire encore en l'Humanité, malgré la bassesse méprisable de quelques actes de pillage.
Mais si les sauveteurs professionnels et les bénévoles ont utilement agi en aval, c'est en amont qu'il faut prendre, aujourd'hui, le problème à bras-le-corps. Oui en amont.
Après la coulpe, la réaction, sans tarder...
Dans ce domaine, l'histoire a tendance à se répéter...