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Quand on s'intéresse au Patrimoine, quasiment chaque jour, on ne peut qu'être subjugué par l'exploit que représentait, à l'époque des Mayas, des Pharaons, des bâtisseurs de cathédrales, la construction des pyramides, des châteaux-forts et des somptueuses abbayes aujourd'hui millénaires...
Car avant la motorisation présente, les travaux ne progressaient qu'à la force musculaire, qu'elle soit animale ou humaine, bien qu'avec l'aide de savants mécanismes.
C'est ce que m'a inspiré le chantier observé sur la RD 61 un peu avant la Grande-Motte. Dans le cadre du projet de la mise à deux fois deux voies de cette grosse départementale qui conduit les touristes à la grande station balnéaire, un nouveau pont a été jeté au dessus du canal dit du Rhône à Sète, pont doublant l'existant.
Pour un montant de 5,5 millions d'euros, sur un projet routier global de 35 millions, il s'agissait de la construction d'un ouvrage de 130 mètres de long respectant au mieux l'écologie de la petite Camargue. Autrefois, les bâtisseurs auraient établi piliers, arches et voûtes. Au Pont du Gard deux fois millénaire, les blocs assemblés sans mortier, étaient montés avec l'aide d'une « cage à écureuil » où des hommes prenaient place pour procurer une force suffisante au treuil.
Cette fois pour mettre en place les poutres métalliques devant supporter le tablier de béton, ce furent deux grues, de 200 et 300 tonnes, qui furent employées pour poser la travée centrale de la charpente de 38 mètres de long ainsi que le montre le document observé sur le site Herault.fr, L'Hérault au jour le jour.
La jonction des deux rives fut accomplie de 15 octobre 2014 et le nouveau pont, achevé début 2015, attend pour être utilisable d'être relié à la nouvelle route départementale.
Toujours est-il que si les architectes de l'antiquité avaient disposé de tels moyens techniques, il nous auraient sans doute laissé des monuments encore plus colossaux que le complexe monastique de Cluny ou les pyramides de Teotihuacan... Cela fait rêver.
Ou alors, autre hypothèse, cela aurait favorisé d'autres méthodes de construction qui après quelques siècles n'auraient laissé nul témoin d'un génie puissant mais éphémère, érosion qui menace sans doute bien des monuments contemporains, à l'instar de l'église de Royan achevée en 1958 et dont le vaisseau de béton s'est rapidement dégradé !
Laisserons-nous, aux générations futures, le même héritage que les Aztèques, les Romains, les Grecs, les Égyptiens ?