Illustration : copie d'écran francetvinfo.fr/ France 2
Un récent reportage télévisé sur les voiturettes ou voitures dites « sans permis », que la jeunesse peut désormais conduire dès l'âge de 14 ans à condition de disposer du mini-permis AM, a retenu mon attention.
Certes des arguments plaident en faveur de ces petites autos : elles sont plus confortables, offrent une meilleure sécurité, engendrent moins de danger (ce qui rassure les parents) que les vélos ou les cyclomoteurs qui ont toujours la faveur des adolescents parce qu'ils permettent de faire du sport ou de faire le zouave, de s'exprimer quoi !
On ne peut donc pas nier les avantages de ces carrosseries rutilantes qui seront réservés à de grands gosses jouant aux adultes dont les géniteurs ont les « moyens » de débourser entre 10 000 et 14 000 euros, soit plusieurs fois le prix d'un scooter. Ce n'est plus « tu auras la voiture après ton bac » mais « tu auras ta voiturette pour ton brevet des collèges ».
Cependant, je me demande à quelle société cette nouvelle génération de motorisés nous prépare.
A l'âge où il est normal d'entreprendre des conquêtes, d'accepter l'inconfort, d'oser les risques, de goûter à l'aventure, de s'engager physiquement, de se faire les dents quoi... voici que des minets et minettes vont frimer dans des carrosses pas vraiment de leur âge, véhicules primitivement destinés aux recalés de l'auto-école ou aux allergiques au code de la route. Ils y seront à l'abri des intempéries pour protéger leurs maquillages de bons parfumeurs et leurs fringues de marques à la mode car je ne les imagine pas apprêtés et vêtus autrement dans les embarras de la circulation. Des embouteillages où ils ne se faufileront plus (comme à deux-roues) mais qu'ils contribueront à accroître, apprenant déjà, à l'âge normal de l'impatience, à se rassir et à se rasseoir, comme des vieux jeunes qu'ils ne tarderont pas à devenir avec quelques années d'avance...
La génération des culs-de-jatte au cerveau directement connecté à l'ordinateur de bord est bien en gestation...
Sans compter que ces jeunots auront brûlé une étape sans doute utile du chemin cahoteux vers la majorité.