/image%2F0814297%2F20150707%2Fob_3e3630_tang-la-goulette-brigitte-haut-folin.jpg)
La fraîcheur en altitude à Autun et au Haut-Folin, le pays des libellules...
Dans la région d'Autun, c'est un bonheur de gagner un peu de hauteur à vélo, comme j'y ai pris plaisir dimanche vers le sommet du Haut-Folin, en pleine forêt, jusqu'à la borne 901 mètres d'altitude, ou ce matin, à vélo tous chemins, dans le massif boisé qui domine la ville gallo-romaine, où il n'est pas de sortie sans débusquer quelque chevreuil, sans faire envoler quelque gros rapace sur les sentiers caillouteux où l'on a l'impression de disposer de l'espace pour soi seul.
Cependant, cette recherche de fraîcheur en altitude nécessite le rude effort de gravir les longues pentes du toit du Morvan (le Haut-Folin) ou du Meurger Blanc et de la Coiffe du Diable, situés 300 mètres plus haut que la cité deux fois millénaire.
En redescendant, j'ai bavardé avec la boulangère me recommandant ses baguettes au levain ; mais cette charmante dame, en prime, m'a fourni un précieux renseignement : quand il fait chaud, allez donc faire un tour à l'étang de la Goulette, sur les pentes de la forêt domaniale de Saint-Prix. Y pique-niquer représentant une bonne idée, nous nous sommes munis de la carte IGN au 25 000e pour localiser le petit plan d'eau se trouvant en pleins bois un peu plus haut que le refuge forestier de la Croisette.
Je ne vous cacherai par que, si je travaillais pour un grand journal, je me garderais bien de révéler, pour le préserver, l'existence de ce petit paradis, qu'on ne peut gagner qu'à pied, après quelques minutes de marche, après avoir laissé l'auto sur le parking de la route forestière du Bois du Roi. Mais comme nous sommes entre nous, auteur et lecteurs de ce petit journal, je vous recommanderai ce havre merveilleux, où la lumière joue de façon prodigieuse, ainsi qu'en témoignent les photos. A 700 mètres d'altitude, ne dépassant pas 250 mètres dans sa plus grande dimension, la Goulette semble formée de deux étangs triangulaires réunis par un goulet d'une vingtaine de mètres. Le paysage est superbe, faisant songer à quelque rivage perdu du Canada.
De nombreux petits poissons cherchent leur nourriture en eau peu profonde, et les pêcheurs qui fréquentent cet étang doivent rarement rentrer bredouille. Les rives sont bordées de nombreuses essences d'arbres, et aussi de bruyères (aimant les terrains acides et granitiques) et d'ajoncs. Spectacle magnifique des frondaisons transparentes observées à contre-jour. Bien sûr la tentation est grande de piquer une tête dans l'eau, mais c'est interdit par arrêté municipal : à chacun donc de prendre ses responsabilités, mais j'avouerai avoir succombé à la tentation. Toujours est-il que nous avons là un véritable éden pour déjeuner sur l'herbe, à condition bien sûr de ne pas laisser ses déchets sur place, pas même dans la poubelle qui a tendance à déborder. Le sac à dos qui a contenu le repas est assez grand pour accueillir les reliefs et les emballages.
Sur les rives fleuries bruissent des milliers d'insectes, mais aucun moustique. S'ils se hasardaient là, les diptères piqueurs seraient vite gobés par les escadrilles de libellules, de plusieurs espèces, toutes plus belles les unes que les autres, qui patrouillent en permanence en solo ou parfois accouplées.
C'est peut-être de leurs noces aériennes que vient l'expression « s'envoyer en l'air » !