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Illustration : extraite des fiches horaires du site du conseil général de Saône et Loire
Les chauffeurs des autocars Buscéphale desservant la Saône-et-Loire sont sympas, aussi ne trahirai-je pas celui qui m'a transporté l'autre matin, d'une ville à l'autre, en fournissant trop de précisions. Sympas, mais pour ce qui concerne le mien, pas vraiment respectueux du, et ne faisant pas appliquer le, règlement voulant que dans les transports en commun, on ne parle pas au conducteur, mis à part bien sûr un petit bonjour à l'entrée.
En effet, pendant les vingt premières minutes du trajet, ce fut un bavardage, à voix plutôt haute, entre le conducteur et un passager assis à l'avant du véhicule. Non seulement les rares voyageurs pouvaient « profiter » du dialogue mais la conversation étant animée, le chauffeur accompagnait son propos de gestes de la main lui faisant souvent lâcher le volant, et se retournait régulièrement vers son interlocuteur, quittant donc la route des yeux. Outre le fait que l'on recommande généralement de ne pas utiliser un téléphone portable pour ne pas importuner les usagers, et donc a priori de ne pas parler fort, ce qui est considéré comme une incivilité, le fait de se retourner, alors que la route forestière comporte de nombreux visages, n'est pas un comportement conforme, ni au règlement, ni à la sécurité.
Après avoir patiemment attendu et entendu, j'ai donc décidé d'intervenir poliment, indiquant aux deux hommes que la sécurité imposait de ne pas enfreindre la règle du silence. Mon propos ne fut pas très bien pris, puisque je n'eus pour réponse qu'une phrase murmurée dans laquelle je saisis que le pilote avait des lustres d'expérience sans incident. Tant mieux pour lui, tant mieux pour les personnes transportées, mais ce n'était pas une raison pour avoir ce comportement peu responsable. Je dus répéter ma remarque en invoquant la sécurité, et je ne reçus qu'une réponse confuse. Tant pis ! Cependant ma courtoise réflexion ne fut pas sans effet : un silence relatif s'établit entre les deux hommes, le volant retrouva les deux mains de son titulaire, et je pus retourner à ma place et à ma lecture.
Le voyage se poursuivit sans problème, et à l'arrivée au terminus, alors que je quittais l'autocar, ce fut le chauffeur qui me lança poliment un « au revoir » auquel bien sûr je répondis, en espérant, seulement en mon for intérieur, que la petite leçon porterait, car si c'est une bonne chose qu'un contact amical existe entre passagers et personnel de la compagnie (échange de quelques mots avant le départ) par contre ce type de comportement est préjudiciable tant au confort du service qu'à la sécurité, sans oublier le mauvais exemple que représente une attitude non conforme.
D'aucuns me jugeront bien pointilleux, et pourtant ce dernier point me paraît essentiel après avoir assisté à une grave incivilité, en Seine-et-Marne. Un jeune passager refusant d’acquitter le prix du billet avait obligé la conductrice à se montrer particulièrement ferme, d'où une voie de fait commise par le récalcitrant qui lui avait jeté à la figure une bouteille de soda, ce qui m'avait amené à intervenir, en faveur de la conductrice, en élevant fortement la voix. Il est certain que les chauffeurs, représentant l'autorité, doivent donc, pour rester crédibles, se montrer exemplaires. C'est pourquoi j'ai relaté cette anecdote...