LA FRANCE MALADE DE SON ÉTAT
Les taxis français ont raison de défendre leur gagne-pain contre la concurrence déloyale, mais pas d'employer la violence et de bloquer les usagers des aéroports.
Les marins du trans-Manche ont parfaitement le droit de défendre leur avenir, mais pas de mettre le feu aux voies ferrées conduisant dans le tunnel sous le Channel.
Faut-il les laisser faire ?
La France a raison de protester contre les écoutes américaines mais elle devrait aussi reconnaître qu'elle est responsable de ses propres failles et de l'imprudence de ses dirigeants qui sans précautions causaient dans le téléphone alors qu'ils devaient se savoir écoutés. D'autant plus que si nous sommes écoutés par nos amis d'outre-Atlantique, nous pouvons l'être aussi des terroristes islamiques. Quelle imprudence !
Au lieu de se pencher sur les vrais problèmes, les pouvoirs publics d'aujourd'hui ne pensent qu'à réformer, toujours réformer, dans des domaines qui pouvaient attendre, créant ainsi de nouvelles incompréhensions et de nouveaux mouvements de mécontentement, par exemple dans le domaine de l'éducation – grève des profs lors des examens - ou encore dans celui de la fiscalité.
Ainsi, se lancer dans la complexité du prélèvement de l'impôt à la source, c'est créer de nouvelles difficultés dont on aurait pu se passer. A l'heure où nous sommes criblés de dettes, l’État va renoncer à un an d'impôts sur le revenu, et l'on imagine bien que les petits malins vont exploiter la faille pour faire des gains cette année-là, et multiplier les pertes et charges la suivante...
Face aux grands drames de notre société que représentent le chômage, la criminalité, la montée du terrorisme, la perte d'un certain nombre de valeurs, le gouvernement brasse de l'air avec des réformettes, à tel point qu'on peut se demander si nous avons encore un État.
A défaut, nous disposons d'une multitude de rouages de pouvoir qui ont bien du mal à s'accorder, mais changer cela, ce serait encore se lancer dans des réformes, et ça a de quoi faire peur...