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Pour Vauban, son concepteur du 17e siècle, c'était la « reine des citadelles ». Pour moi, qui aime flâner dans ces lieux aimés de mon enfance, c'est un véritable espace de nature presque au centre de Lille. Le fait qu'elle soit bâtie dans un lieu inondable, près de la Deûle, avait une importance stratégique : en remplissant les douves, les soldats en renforçaient les puissantes défenses. Mais aujourd'hui, la proximité de l'eau et des bois lui confèrent une belle richesse écologique, et c'est un plaisir, en en faisant le tour, d'observer les canards suivis de leur canetons, les hérons en pleine action de pêche, les poules d'eau s'affairant près des nids. C'est d'autant plus agréable que la piste de 2 km entourant les puissants remparts est confortablement propice tant aux cyclistes qu'aux amateurs de course à pied, fort nombreux en début de matinée.
Ce temple de verdure est géré écologiquement pour maintenir les espèces et notamment plusieurs variétés de chauves-souris. J'imagine qu'elles trouvent des abris dans les profondeurs des fortifications. Quant au zoo, il poursuit une mission de conservation génétique.
Du parc de la citadelle qui faisait partie du pré carré de Louis XIV (ensemble de villes fortes des bas pays du Nord), on aborde aisément le chemin longeant le canal de la Deûle, voie verte qui permet d'aller jusqu'en Belgique, en observant l'avifaune que ne dérangent pas les lourdes péniches.
Toujours le long du canal, après avoir emprunté une passerelles, il faut aller découvrir les berges des Bois-Blancs qui relient le quartier de Vauban-Esquermes au faubourg de Béthune. Les Bois-Blancs, lieux de promenade et de guinguettes au 19e siècle, connurent un développent industriel suivi par la création d'un port qui se trouve au troisième rang des ports intérieurs français. Les Bois-Blancs forment une île ainsi nommé à cause de la couleur des arbres aimant l'eau : saules, peupliers, bouleaux, et possèdent encore une zone humide riche de biodiversité, complétant celle du parc de la Citadelle voisin nommé aussi Bois de Boulogne.
Fière de son patrimoine remis en valeur la capitale des Flandres peut réjouir les amoureux de vieilles pierres et aussi les bons vivants, les amateurs de convivialité, sans décevoir les passionnés des oiseaux et des fleurettes. Sait-on qu'à la Citadelle, on a dénombré 93 essences d'arbres. C'est du moins ce qu'affirment les panneaux d'une signalétique bien pensée! Je ne sais pas si une telle variété existe dans toutes nos forêts cultivées !
