Le Premier Mai tourne à l'arrestation arbitraire des Femen par le FN
Les seins nus d'une femme, c'est l'expression de la douceur, de la maternité, de la fragilité aussi. C'est aussi un moyen d'attirer l'attention pour les Femen, ces activistes féministes dont les manifestations se font toujours les nénés à l'air et même peinturlurés. Et si l'on peut ne pas aimer ce mode de contestation, au moins faut-il respecter l'intimité de ces jeunes femmes.
Cela n'a pas été le cas le 1er Mai place de l'Opéra à Paris au moment où Marine Le Pen allait prononcer son discours traditionnel. 3 militantes aux seins nus sont apparues au balcon d'un hôtel dont elles avaient loué une chambre, elles se trouvaient donc légalement dans leur domicile, et ont perturbé le discours de la présidente frontiste à l'aide de drapeaux et de hauts-parleurs, l'un des slogans étant « Heil Le Pen », ce qui ne veut rien dire d'autre que salut ou vive Le Pen, bien que la connotation historique soit fâcheuse, référence au sinistrement fameux « Heil Hitler » bien sûr.
Toujours est-il qu'à partir d'un lieu privé, les Femen n'avaient fait qu'un peu de bruit quand sont intervenus, dans l'hôtel, au moins trois hommes du service d'ordre du Front national qui après s'en être pris aux banderoles, vite arrachées, ont délogé avec violence du balcon les trois jeunes femmes ainsi qu'en témoignent des vidéos visibles sur le net. Les Femen ont été retenues un certain temps par ce service « d'ordre » avant que toutes ces personnes ne soient conduites au commissariat par la police. Je pense que de la part d'un parti politique qui se veut être un parti de gouvernement, les faits sont particulièrement graves, et inquiétants car ils font craindre le pire pour l'avenir. Il suffit de se référer à l'Histoire et il faudra y songer avant de mettre son bulletin dans l'urne. Les manifestantes se trouvaient dans un lieu privé, elles en ont été arrachées manu militari, et que je sache, nul n'est censé ignorer la loi, comme nul n'a le droit de rendre la justice soi-même. Seule la police aurait pu intervenir en ces circonstances avec les précautions d'usage. Selon leur avocat, les Femen pourraient porter plainte pour violences, violation de domicile et arrestation arbitraire. Elles sont néanmoins contentes d'avoir gâché la fête des frontistes. Quant à la direction de l'hôtel, elle faudra qu'elle s'explique sur les circonstances dans lesquelles son personnel a ouvert la porte de la chambre à des vigiles un peu trop zélés et expéditifs mais peut-être confondus avec des policiers. Que les dieux nous gardent de retrouver ceux-là un jour sous l'uniforme de la police (front) nationale!
Pour M. Valls, Premier ministre, c'est le spectacle effrayant d'une extrême droite qui ne change pas !
Mais M. le Premier ministre, il faudrait maintenant que la Justice passe !