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Un petit coup de gueule aujourd'hui. Je viens de lire, dans une revue amie et que donc je ne citerai pas, le compte rendu datant de 2014 du voyage à Cancún des élèves de terminale du lycée franco-mexicain de la capitale aztèque. Cancún c'est la grande station touristique du Yucatán au bord de la mer des Caraïbes. Si l'on n'apprécie pas forcément son type de clientèle touristique, et ses spring-breakers, qu'elle accueille en masse, il faut reconnaître que séjourner dans cette région, c'est l'occasion de découvrir, outre la fascinante civilisation des Mayas, les aspects humains du Mexique moderne et un environnement naturel de toute beauté, bien qu'un peu bétonné. Il y a quelques années nous y passâmes quelques jours fort enrichissants.
Or, qu'apprends-je sur cette semaine destinée à souder une génération lycéenne constituée de 150 grands adolescents ? D'abord qu'ils sont le plus souvent restés entre eux, bien groupés comme à la colo, logeant tous ensemble dans un même hôtel, ce qui n'est pas le meilleur moyen de goûter à l'atmosphère et à la dimension humaine d'une région, ensuite que les principales activités furent de faire la fête toute la nuit en discothèques réputées ici, d'apprécier les forfaits VIP des boîtes de nuit, bouteilles comprises, donc de picoler plus ou moins, de danser, d'écouter les tubes modernes, de pratiquer la bronzette, de vivre une atmosphère internationale, le but de la traversée en bateau vers Isla Mujeres ayant surtout été le club de plage dont le personnel a été « aux petits soins » pour ces grands « aventuriers », qui sont notre élite de demain. Ce qui promet...
Aucun souvenir, par contre, du beau parc d'X'Caret, du merveilleux site de Tulum, des extraordinaires pyramides de Chichen Itza ou de Coba, en pleine forêt tropicale... Ni même des aspects typiquement mexicains de la ciudad de Cancun. A moins que l'auteur du texte n' ait oublié de les citer.
A se demander pourquoi la « génération terminale » est allée aussi loin - 1300 km à vol d'oiseau - pour connaître un « délire intense » dans le souci de la meilleure sécurité, alors qu'il y a quand même des lieux festifs bien protégés au District Fédéral... d'où ils provenaient.
Quand j'avais l'âge de ces jeunes gens surtout soucieux de s'éclater, je n'avais pas les moyens de rêver au Mexique. Ni même à la péninsule ibérique. Mais je prenais mon pied à découvrir à vélo les milieux naturels de la baie de Somme ou la proche Belgique, à partir de Lille, capitale des Flandres. Ah les belles découvertes d'Ypres, de Tournai, de Courtrai et du Crotoy ! Des champs de houblon aux oiseaux du Marquenterre... C'était ma manière de me dépayser. Oh ! Ce n'était pas l'Amérique, mais c'étaient les seuls explorations à ma portée quand j'avais seize ou dix-huit ans... Heureusement, je me suis rattrapé depuis.
Si l'un de ces potaches me lit, il va certainement me prendre pour un vieux con. Il n'aura sans doute pas tort, mais je lui répondrai que la jeunesse, c'est aussi conserver, le plus tard possible quand on prend de l'âge, toute sa curiosité, tout son amour de notre Monde superbe qui doit se voir autrement qu'à travers les facettes d'une boule à miroirs de dancing.
L'un n'empêchant pas l'autre, bien sûr...
Et maintenant les gars, si vous alliez à Puerto Vallarta pour apprécier autre chose que du clinquant et de l'électro ?
Discothèque ou civilisation des Mayas (une des plus étonnantes du monde ancien)