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Consacrée au triathlon, l'exposition à Cuernavaca des peintures de Carol Goddard m'avait beaucoup séduit, ainsi que je l'avais souligné dans ce petit journal.
Cette compétition associant la natation, la course à pied et le cyclisme avait particulièrement inspiré cette artiste-peintre mexicaine, éprise de sport, ayant adroitement traduit la beauté d'efforts extrêmes magnifiant les corps, aux muscles tendus tels des arcs, et engendrant des émotions intenses, parfaitement lisibles sur les visages un instant transfigurés. Un bel hommage, certes, aux adeptes d'une discipline difficile, mais aussi un ensemble d'oeuvres constituant une démarche plastique de grande qualité, tant par l'exactitude du dessin et par le sens du mouvement, que par l'usage inspiré de couleurs témoignant de la richesse chromatique faisant vibrer la terre aztèque !
LES FACETTES DE CAROL GODDARD
Cependant, si cette exposition spécialisée m'avait beaucoup plu, la rencontre en son atelier de Carol Goddard, comme la fréquentation de son site Internet, m'ont révélé les autres facettes d'un talent aussi incontestable qu'éclectique, d'un métier devenu très sûr.
Carol Goddard excelle aussi dans les nus à l'environnement précieux, dans les paysages, dans les grilles tramant ses sujets, les gros plans de chapiteaux richement ornés, les portraits, les reproductions de tableaux anciens, etc. Elle allie à une certaine inspiration surréaliste un goût profond de l'architecture, de la perspective, lesquelles confèrent à bien des œuvres une construction particulièrement solide, ce qui paradoxalement ne nuit en rien à l'expression de sa sensibilité féminine.
LE GOUT DE L'ART EUROPEEN
Lors de ma première rencontre avec Carol Goddard, j'avais été sensible tant à son charme qu'à son bon usage du français, pratique peu souvent rencontrée à Cuernavaca. Puis dans son atelier, j'avais aussi remarqué une étonnante représentation de la Lune, vaste tableau montrant le satellite éclairant une mer de nuages, selon un angle inhabituel. Tout ceci a trouvé son explication dans le fait que Carol Goddard , ancienne hôtesse de l'air d'Aeroméxico, est une familière de ces paysages d'altitude observés à travers les hublots. Ayant eu à maintes reprises l'occasion de visiter Paris et sa région, elle s'est prise d'affection pour la France et pour les Français dont elle a alors voulu apprendre la langue, qu'elle trouve belle et attirante, quoique difficile. Naturellement anglophone, Carol Goddard s'applique de surcroît à l'italien, ce qui correspond à son goût profond pour la peinture de la Botte, qu'elle soit de la Renaissance ou de la Rome antique, dont les maîtres lui sont source d'inspiration.
Davantage que les fameaux muralistes mexicains ? Lui ai-je demandé. Oui, a-t-elle répondu, car si j'apprécie ce mouvement artistique de mon pays, ma peinture, a contrario, ne se veut pas inspirée, comme la leur, par la politique.
ALLER VERS LE FUTUR
Alors, qu'est-ce qui anime Carol Goddard ? D'abord, un besoin permanent d'aller de l'avant, vers le futur. Et le futur dit-elle, pour moi, c'est maintenant. C'est à présent qu'il se construit ! Ensuite parce qu'elle souhaite que son art apporte quelque chose de positif à la société, que sa peinture transmette un savoir, invite à cultiver certaines valeurs. L'exposition sur le triathlon représente, par exemple, une incitation à la pratique sportive. Ce goût pour le progrès, l'artiste ne le cantonne pas à son propre pays. Elle aimerait en développer la diffusion à l'étranger, et notamment en cette France pour laquelle elle éprouve un affect particulier. Après la réalisation de son exposition au Museo de la Ciudad à Cuernavaca, Carol Goddard s'est accordé un temps de réflexion avant de reprendre ses pinceaux. Dans quelle direction va-t-elle aujourd'hui se diriger ? Sans doute dans la continuation de sa démarche sportive car elle aime particulièrement travailler sur l'humain. Bien que les gestes des triathlèles l'aient particulièrement séduite, elle aimerait décrire d'autres disciplines sportives, ayant songé notamment au plongeon ou à la gymnastique. Mais elle n'exclut pas, non plus, de revenir aux sources infinies d'inspiration que constituent les paysages.
L'ENSEIGNEMENT DES MAITRES
On peut imaginer que Carol Goddard n'abandonnera pas non plus la copie des maîtres de la peinture ancienne ou plus moderne après s'être passionnée pour des peintres aussi différents que Léonard de Vinci, Van Gogh, Renoir, Magritte, Velazquez ou Van der Wayden. Pourquoi ? Parce que, davantage que la simple observation, la copie lui permet d'être plus proche de ces artistes, de mieux comprendre les techniques de leur époque. Car en détaillant une œuvre, puis en la reproduisant, on la perçoit mieux qu'en se contentant de la regarder.
Tout comme la minutieuse calligraphie permet de pénétrer les secrets d'un texte...
Cependant, cette pratique de copiste n'ôte rien à la créativité permanente de notre artiste mexicaine qui parviendra certainement encore à nous surprendre, et que l'on aura peut-être plaisir à retrouver, un beau jour, dans une galerie d'art de l'Hexagone... Ce pourrait être une révélation.
Voici l'adresse (à recopier dans votre navigateur) de son site Internet par l'intermédiaire duquel il est possible de la contacter : http://www.carolgoddard.com.mx/
Dominique ARNAUD
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